Confronté à l’hydre terroriste depuis six ans, le Burkina Faso envisage toutes les solutions possibles. La visite d’amitié et de travail du ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Maxime Koné, à Ankara en République de Turquie, du 20 au 23 décembre 2021, est inhérente à cette démarche.
Elle s’est inscrite dans le cadre de la diversification de la coopération en matière de sécurité, de partage d’expériences dans la lutte contre le terrorisme et de formation (spécialisation, perfectionnement) entre les deux Etats. Face à un phénomène aux contours difficilement cernables, la nécessité de diversifier les partenariats s’impose à tout point de vue.
Au regard de la complexité de la lutte et de la configuration des groupes terroristes, il est nécessaire de multiplier les partenariats pour mieux affronter le mal. La nouvelle stratégie de lutte contre la nébuleuse terroriste et autres truands qui agissent sous la bannière du terrorisme, ne peut être effective que dans une perspective qui s’enrichit d’autres expériences.
Quelle que soit la puissance d’un Etat, il ne saurait se passer du soutien d’un tiers. Le contexte si particulier que traverse le pays des hommes intègres suggère que l’accent soit mis sur la diplomatie, notamment la coopération militaire.
En tous les cas, au regard de ses moyens limités, le Burkina n’a d’autre choix que de faire appel à des Etats amis pour mieux faire face au défi sécuritaire. Dans cette offensive contre le terrorisme, l’année 2022 est très décisive. La donne doit impérativement changer sur le terrain.
Il faut à tout prix, reconquérir les zones sous occupation des terroristes. La réinstallation des déplacés internes dans leurs localités d’origine doit figurer comme priorité dans la riposte contre les terroristes.
Une initiative comme le déplacement du ministre en charge de la sécurité en Turquie est à louer d’autant plus qu’elle permet au partenaire de mieux s’approprier la réalité du problème. Il y a lieu de multiplier de telles démarches à l’endroit d’autres pays amis qui pourront certainement, appuyer les forces de défense et de sécurité dans leurs efforts de lutte contre la nébuleuse terroriste.
L’efficience de la stratégie antiterroriste dépendra aussi, des expériences dont elle s’inspirera. En plus de chercher de l’appui extérieur, il faut continuer à poser des actes au plan interne, qui montrent que quelque chose se fait sur le terrain de la lutte contre le terrorisme.
Les hommes qui s’échinent au front doivent sentir qu’ils sont soutenus par toute la nation, à commencer par les premières autorités et leur hiérarchie. Il faut se convaincre d’une chose, la donne doit impérativement changer, en cette année. Et il faut s’investir conséquemment pour que l’accalmie revienne. A tout prix, il faudra, comme on le dit souvent, mouiller le maillot.
Ahmadou Bayala/Ouaganews