Ce mardi 14 juillet 2020, le Chef de file de l’opposition politique(CFOP) a tenu à son siège son hebdomadaire point de presse, animé par Victorien Tougma, président du Mouvement africain des peuples (MAP) et Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Il a abordé le rapport de Human Rights Watch sur des exécutions sommaires dans le Soum, le conflit intercommunautaire dans le Poni, le congrès d’investiture du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à la présidentielle, l’enrôlement des électeurs dans les zones en crise et les examens scolaires du primaire, session 2020.
Etant au 562ème jour des massacres de Yirgou, l’opposition a interpellé la conscience collective sur les dangers de la stigmatisation des communautés et du repli identitaire et présenté ses condoléances à la famille de Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet 2020, et au peuple ivoirien.
Human Rigths Watch a indexé, on se rappelle, les forces de défense et de sécurité burkinabè d’atteinte aux droits humains dans la province du Soum. Mais selon selon le porte-parole du gouvernement : « Ces groupes armés terroristes, après s’être emparés de certains matériels et tenues militaires des forces armées, se sont spécialisés dans l’instauration de la confusion, en se faisant passer, auprès des populations, pour des éléments des forces de défense et de sécurité». Pour l’opposition, toute la lumière doit être faite sur ces accusations d’exécutions sommaires répétitives, source de division et de terreau fertile au recrutement des terroristes et encourager les FDS au respect strict de la vie des citoyens, des droits humains dans la lutte contre le terrorisme et des conventions internationales auxquelles notre pays a souscrit.
Le CFOP a aussi condamné les affrontements intervenus entre deux ethnies dans la nuit de vendredi à samedi, dans la commune de Loropéni ayant fait 3 morts et un disparu. L’opposition politique condamne fermement ces violences meurtrières et invite la justice et le gouvernement à prendre ses responsabilités. Elle interpelle les institutions spécialisées dans la médiation, la réconciliation et la paix à s’impliquer davantage afin de prévenir la paix au sein des communautés.
Concernant l’investiture du Président Roch Marc Christian Kaboré, l’opposition la trouve inappropriée et son bilan, scandaleux, car couronné de tous les maux tels l’activation de la triste prouesse de tous les leviers de la corruption et le pillage, le non-empêchement de l’assassinat de 2 000 Burkinabè, l’occupation de la moitié du territoire par les terroristes, l’abandon des déplacés dans leur propre pays et la fermeture de 4 000 écoles. Le CFOP s’indigne de cette investiture à laquelle le président lui-même était absent et se demande si cette absence n’est pas due au fait que le président lui-même « a honte de son MPP », de son lugubre bilan quinquennal. Ainsi, selon l’opposition burkinabè, bouter le MPP hors de Kosyam est une question de survie nationale, et les Burkinabè doivent le faire dans les urnes, le 22 novembre prochain.
Par rapport à l’enrôlement, le constat est que des provinces n’ont pas été prises en compte, à cause de l’insécurité. Elle demande donc, à la majorité de trouver une solution permettant l’implication de l’ensemble des provinces dans le processus électoral. Elle a aussi dénoncé des cas d’enrôlement de non-nationaux des (des Nigérians et Libériens) au compte de notre fichier électoral. De ce fait, un audit international et indépendant du fichier électoral a été décidé par consensus, afin de lever tout doute concernant l’intégrité dudit fichier et ce, avant d’aller aux élections.
Enfin, le CFOP a déploré la situation scolaire 2019-2020 dans un contexte de double crise, à savoir le terrorisme et la COVID-19. Il invite le gouvernement à bien vouloir mettre à la disposition de la population les informations afin de sauver l’année scolaire des enfants en difficulté et demande la mise en œuvre effective d’une bonne année scolaire 2020-2021. Il a souhaité une bonne chance et plein succès à tous les candidats.
Adélaïde T. Mana