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Procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons : une victoire d’étape

Ce lundi 11 octobre 2021, s’ouvre le procès Thomas Sankara et ses douze compagnons. A quelques quatre jours du 34e anniversaire de l’assassinat du père de la Révolution burkinabè, 14 personnes dont l’ancien président Blaise Compaoré, seront jugées pour « attentat à la sûreté de l’État », « complicité d’assassinats » et « complicité de recel de cadavres ». Qui l’aurait cru ? Un procès sur l’assassinat de Thomas Sankara !

L’annonce du Tribunal militaire de Ouagadougou le 17 août 2021, relative à la tenue du procès avait même surpris plus d’un. La tenue de ce procès est déjà le symbole d’une victoire sur les présumés auteurs de crime lâche et odieux.

Le régime déchu de l’ancien président, Blaise Compaoré, avait fait feu de tout bois pour enterrer l’affaire. Il a fallu l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui emporta le régime Compaoré, pour qu’une lueur d’espoir voit le jour quant au dossier Thomas Sankara.

Relancé en 2015, le dossier va suivre son évolution avec, en février 2020, une première reconstitution de l’assassinat de Thomas Sankara sur les lieux du crime, au Conseil de l’entente, à Ouagadougou.

Sur la même lancée, le gouvernement français a remis des archives relatives à l’assassinat du président Sankara aux autorités burkinabè. Même si le principal accusé dans cette affaire, l’ancien président Blaise Compaoré et ses avocats seront absents au procès, c’est déjà une étape importante dans la manifestation de la vérité.

Une fois de plus, Blaise Compaoré rate une belle occasion de s’expliquer sur les circonstances de la mort de son « frère et ami ». L’opportunité lui était donnée de dire sa part de vérité, mais hélas, il a préféré rester dans son exil doré que de faire face à la justice de son pays, un pays qu’il a dirigé pendant 27 ans. Est-ce étonnant qu’il se débine face à la justice ? Absolument pas !

Le fait de s’empresser, quelques jours après être chassé du pouvoir en 2014, de prendre la nationalité ivoirienne, indiquait déjà que Blaise Compaoré voulait coûte que coûte, se mettre à l’abri d’une extradition dans le cadre de l’affaire Thomas Sankara. En refusant de répondre devant la justice, Blaise Compaoré montre à souhait le rôle éminent qu’il a joué dans la mort de celui qui était plus qu’un frère pour lui.

En dépit de son absence, ce procès va permettre de situer clairement les responsabilités des uns et des autres dans l’assassinat de Thomas Sankara et ses douze compagnons. L’ouverture du procès est également la preuve que le juge en charge du dossier a pu réunir les éléments nécessaires à confondre les présumés accusés.

D’autre part, ce procès réhabilite la mémoire d’un héros du peuple. Depuis la date funeste du 15 octobre 1987, une entreprise de démolition de l’œuvre patriotique de Thomas Sankara avait été savamment mise en place.

Tout était fait pour salir l’image d’un dirigeant au service de la dignité de son peuple. Mais rien n’y fit ! Thomas Sankara a survécu à tout cela, tant son bref passage à la tête de son pays, le Burkina Faso, a laissé des traces indélébiles.

Au-delà du Burkina, Thomas Sankara est devenu une icône mondiale célébrée partout. Ses retentissants discours, empreints de lucidité et de clairvoyance, sont toujours d’actualité. Ce procès sonne aussi comme une consolation pour les millions d’héritiers qui se réclament de l’idéal Thomas Sankara, à travers le monde.

Ouaganews.net

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