Burkina : 22,7% des actions des banques en 2023 sont détenues par l’Etat

Selon le rapport 2023 de la commission bancaire de la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), l’actionnariat total des établissements de crédit au Burkina Faso est de 250,6 milliards de F CFA en 2023. 62,7% des actions sont détenues par des nationaux constitués de privés et de l’Etat et 37,3% par des étrangers. Quant à l’Etat et ses démembrements, il détient 22,0% des actions des établissements de crédit et 22,7% des banques.

Le système bancaire burkinabè comprend 20 établissements de crédit dont 16 banques et 4 établissements financiers. 2 banques et 1 établissement financier sont des succursales dont les actions sont détenues par des agents économiques se trouvant à l’extérieur du pays.

4 banques sont détenues intégralement par les actionnaires nationaux

La part de l’actionnariat des nationaux (privés et Etat) dans le capital des banques est compris entre 18,3% et 100%. 4 banques sont détenues à 100% par des actionnaires nationaux. Il s’agit de Coris Bank International (CBI), de la Banque Agricole du Faso (BADF), de Wendkuni Bank International (WBI) et de la Banque postale du Burkina Faso ou BPBF. Les banques dans lesquelles ces nationaux sont relativement moins représentés dans le capital social sont la Banque de l’Union – Burkina Faso ou BDU-BF (18,3%), la United Bank for Africa Burkina ou UBA-Burkina (19,4%) et Ecobank-Burkina (21,8%). Au niveau des établissements financiers, la Société financière de garantie interbancaire du Burkina ou SOFIGIB est la seule à être détenue à 100% par des nationaux. Ensuite suivent la Société burkinabè de crédit automobile (SOBCA) et Fidelis Finance-BF où les nationaux détiennent respectivement 99,9% et 57,4% des actions de ces institutions financières.

WBI est la seule banque détenue à 100% par des actionnaires privés nationaux

La part de l’actionnariat des nationaux uniquement privés dans le capital des banques est compris entre 0,1% et 100%. Une seule banque est détenue à 100% par des actionnaires privés nationaux, il s’agit de WBI. Elle est suivie par CBI, International Business Bank ou IB Bank Burkina et Vista Bank Burkina dans lesquelles ces acteurs économiques privés détiennent respectivement 94,2%, 75,4% et 75,0% des actions de ces banques. Les banques dans lesquelles les privés nationaux sont faiblement représentés dans le capital sont la BPBF (0,1%) et UBA Burkina (9,2%). Au niveau des établissements financiers, les nationaux privés détiennent respectivement 92,7%, 53,0% et 49,6% des actions du capital social de la SOFIGIB, de la SOBCA et de Fidelis Finance-BF.

L’Etat est absent dans le capital social de 4 banques

La part de l’actionnariat public dans le capital social des banques est comprise entre 3,1% et 99,9%.  C’est la BPBF qui vient en tête avec 99,9% de ses actions de son capital social sont détenues par l’Etat et ses démembrements. Elle est suivie par la BADF (85,6%) et la Banque commerciale du Burkina ou BCB (50%). Les banques dans lesquelles ces acteurs publics détiennent une faible part des actions dans le capital social sont Ecobank (3,1%), la BDU-BF (3,7%) et CBI (5,8%). L’Etat n’est pas actionnaire à BOA-Burkina, à la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC) et à WBI. Quant aux établissements financiers, l’Etat est faiblement représenté dans le capital social de Fidelis Finance-BF (7,8%) et SOFIGIB (7,3%). Par contre, il détient 46,0% des actions de la SOBCA.

La BSIC est la seule banque détenue à 100% par des étrangers

La part de l’actionnariat des non nationaux dans le capital des banques est comprise entre 3,0% et 100%. La BSIC est la seule banque dont les actions sont détenues intégralement par des étrangers. Elle est suivie par BDU-Burkina, UBA-Burkina, et Ecobank pour lesquelles les part des actions détenues par des non nationaux sont respectivement de 81,7%, de 80,6% et de 78,2%. La seule banque où les étrangers sont faiblement représentés dans le capital social est IB-Bank, soit seulement 3% des actions.

Il faut souligner que pour permettre un meilleur financement des économies, le capital social minimum des banques a été relevé de 10 à 20 milliards de F CFA à compter du 1er janvier 2024 par le Conseil des ministres de l’Union monétaire économique ouest-africaine, le 21 décembre 2023. Par conséquent, 11 banques au Burkina sur 14 doivent par conséquent rehausser leur capital social pour se conformer aux nouvelles dispositions de la BCEAO.

Wandaogo Moussa/Ouaganews.net   

Capitaux sociaux des Etablissements de crédits en 2023

 Source : Commission bancaire/BCEAO