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Burkina : le Cpt Traoré ouvre la voie à une gouvernance vertueuse-Ouaganews

Après le langage de franchise tenu face aux partis politiques et Organisations de la société civile (OSC), le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a décidé de garder son salaire de capitaine. Sur la même lancée, le conseil des ministres du mercredi 16 novembre 2022 a abrogé le décret d’avril 2022 qui avait augmenté les salaires des membres du gouvernement.

Ainsi, les ministres seront rémunérés sur la base du décret de 2008 relatif à la fixation des salaires des membres du gouvernement. En signe de solidarité avec les personnes déplacées internes, les membres du gouvernement ont opté de reverser 50% de leur salaire du mois de novembre à la caisse nationale de solidarité.

Des décisions fortes qui sonnent comme un pari de vouloir gouverner autrement. Et gouverner autrement va au-delà de la simple profération de vœux pieux. Il faut donner l’exemple, surtout le bon.

Le choix de reconsidérer les salaires est la preuve que l’on veut être réaliste et solidaire d’une bonne partie de la population qui trime pour avoir la pitance quotidienne.  Gouverner par l’exemple commence par une prise de conscience du niveau de vie du pays réel.

Comme l’a si bien souligné le chef de l’Etat, des Burkinabè, dans certaines parties du pays, peinent à avoir de l’eau potable, d’autres ont l’estomac vrillé en permanence par une faim insoutenable, au point de consommer de l’herbe.

Il est inadmissible pour des dirigeants, conscients de ces réalités d’une autre époque, de vouloir diriger dans l’indifférence. L’option du capitaine Traoré de garder son salaire est l’expression d’une forme de solidarité à l’endroit des Burkinabè de seconde zone qu’il a pris en compassion dans son discours devant les partis politiques et OSC.

Des Burkinabè longtemps victimes de l’indifférence d’une élite dirigeante égoïste, préoccupée de ses propres intérêts. S’attaquer aux vrais problèmes du Burkina passe avant tout, par l’amélioration de la qualité de la gouvernance. Ce qui suppose que ceux qui dirigent le pays doivent incarner l’idéal du changement tant voulu.

La décision prise au haut niveau, montre qu’aucun sacrifice ne vaut l’amour qu’on a pour son pays. Aimer son pays, c’est être prêt à faire des renoncements pour lui. Un sens de l’engagement qui interpelle toutes les consciences citoyennes à consentir un effort pour que le Burkina retrouve ses repères.

L’exemple du gouvernement de la Transition est une exhortation à tous de faire preuve d’une solidarité agissante dans le malheur commun.  En opérant ce choix, le président du Faso voudrait souligner que la promesse d’une gouvernance vertueuse au service de tous est possible, à la seule condition d’être animé d’une bonne volonté et d’un sens élevé du devoir. Prétendre à une haute fonction ne devrait donc pas être perçu comme une occasion de s’enrichir dans l’impunité.

Il est donc, temps pour la classe politique qui n’attend que le retour à l’ordre constitutionnel normal d’opérer sa véritable mue, en vue d’une autre manière d’appréhender la gouvernance. Il faut se le dire, la vulnérabilité dans laquelle se trouve le Burkina, même si tout le monde est coupable, tire en grande partie sa cause dans l’irresponsabilité et l’indifférence d’une classe politique toujours partisane des calculs malsains.

L’on souhaite que les autorités actuelles puissent continuer de poser des actions qui concourent à redonner espoir à ces millions de Burkinabè silencieux qui ne demandent que le minimum pour leur dignité.

La Rédaction/Ouaganews

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