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Burkina : une association refuse un 2e lâcher de moustiques génétiquement modifiés

Une association de veille citoyenne regroupant une quarantaine d’associations, a animé une conférence de presse ce jeudi 30 mai 2024, à Ouagadougou, pour protester contre les activités biotechnologiques du projet Target Malaria au Burkina Faso, en demandant son arrêt.

« Nous exprimons notre ferme opposition aux lâchers de moustiques génétiquement modifiés de 2ème phase », ont exprimé les membres de cette association de veille citoyenne.

En effet, dans un rapport de l’OMS datant de 2022, mentionné à ce point de presse, il est dit que le principal modèle de forçage génétique du projet Target Malaria basé sur le gène appelé « double sexe » est devenu instable en 2021. Et que cette instabilité est due à l’apparition d’une mutation, ce qui compromet l’efficacité du forçage génétique.

Ainsi, en s’appuyant sur cette preuve, les membres de cette association de veille citoyenne s’opposent à un 2ème lâcher de moustiques génétiquement modifiés. Car se souviennent-ils, en 2019, après l’expérimentation de la première phase de lâcher de moustiques à Bobo-Dioulasso, la ville a été l’épicentre de la dengue.

« Nous ne faisons pas un lien entre les lâchers de moustiques génétiquement modifiés et l’épidémie de la dengue. Mais, chaque fois qu’il y a eu des moustiques génétiquement modifiés lâchés, il y a eu des épidémies de dengue. C’est le cas au Brésil et Burkina Faso », a souligné Ali Tapsoba, membre de cette association.

Par ailleurs, selon cette association, si l’objectif de Targuet Malaria est d’en finir avec le paludisme au Burkina Faso, elle estime que des solutions plus saines existent pour y parvenir. Il s’agit entre autres, de la mise en place d’une bonne politique d’assainissement de nos cadres de vie, qui implique les communautés à la base et la promotion de certaines plantes réputées efficaces comme l’arthémésia et autres contre le paludisme.

Elle demande donc, à l’Agence nationale de biosécurité (ANB), de prendre ses responsabilités en tant qu’institution de contrôle des activités biotechnologiques sur le territoire national, en refusant d’accorder une autorisation de lâcher de moustiques.

« Nous réaffirmons notre refus d’être des cobayes d’une science hasardeuse. Nous proclamons à l’occasion de cette énième sortie, le refus de donner notre consentement libre et éclairé à ces expérimentations qui exposent dangereusement nos cadres de vie, notre existence et notre souveraineté sanitaire et alimentaire », a conclu Ali Tapsoba.

Ahoua KIENDREBEOGO/OuagaNews.net

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