Ouverte depuis le 31 novembre 2020, la campagne pour les élections présidentielle et législatives couplées, se veut être cruciale pour les partis politiques. Entre conférence de presse, assemblée générale, collage d’affiches et mobilisation des membres et sympathisants, chaque parti s’y active.
Au quartier général de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA) tout semble être en hibernation pour l’instant. Pourtant Sidiki Belem, enseignant à la retraite et tête de liste des candidats pour le compte de l’ADF- RDA, rassure que la date du grand meeting du parti est prévue pour le 12 novembre prochain.
Mais en entendant cette date, l’ancien député et son parti ne restent pas les bras croisés. « On s’y prépare très bien et nous avons des équipes sur le terrain. Nous avons même convié les premiers responsables des secteurs et villages des 12 communes de la ville de Ouahigouya, pour qu’on se concerte et voir ensemble, comment on peut faire », a indiqué M. Belem.
Il pense que la mise à l’écart du parti, lors des élections de 2015, suite à l’insurrection de 2014, a porté un coup au mental de leurs militants. Cependant, le parti de l’éléphant ne se résigne pas. Son candidat, tête de liste soutient que les élections à venir sont un test pour eux du crédit que les militants leur accorde.
Et il promet de ne pas les décevoir.« Si nous sommes élus, nous allons travailler pour la paix.Vous avez vu qu’il y a beaucoup de déplacés.Nous comptons les aider à retourner dans leurs villages.Nous allons aussi travailler au développement dans les domaines de l’éducation,de la santé surtout, de la sécurité des personnes et des biens», a détaillé M. Belem.
Dans le camp du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP),c’est à Séguénéga que le parti a lancé sa campagne provinciale. Le directeur adjoint de la campagne, au niveau provincial et Secrétaire général (SG) provincial, Simplice Ouédraogo dit avoir été « agréablement » surpris de la mobilisation. « Séguénéga va voter nos candidats », a affirmé le directeur adjoint de la campagne.
Le parti compte donc, présenter (04) quatre candidats à ces législatives avec comme tête de liste, Dr Soumaïla Ouédraogo. Pour le SG, la mission des députés est bien connue de tous et faire des promesses de réalisation d’infrastructures relève de la démagogie. « Si un député vous promet quelque-chose, traitez-le de menteur. Moi, j’ai été député et le député a trois (3) rôles.
Le premier, c’est de voter la loi, le deuxième, c’est de consentir l’impôt et le troisième, c’est de contrôler l’action du gouvernement. Donc, à part ces trois missions qui lui sont légalement reconnues, si un député vient dans votre village et promet de construire un barrage ou quoi que ce soit, c’est un menteur.
Il n’est pas dans son rôle», a-t-il expliqué. Par conséquent, Simplice Ouédraogo pense qu’il serait judicieux de soutenir le programme de leur candidat et de travailler à ce que les propositions de lois soient adoptées, tout en restant regardant sur leur application.« Sinon, un pauvre député peut donner quoi à qui », s’interroge M. Ouédraogo. Le parti continue ses meetings communaux, tout en préparant le grand meeting prévu pour le 20 novembre 2020.
La campagne c’est aussi la tactique. Et du côté du Congrès pour la démocratie et le progrès(CDP), on mise plutôt sur la campagne de proximité. Et même si le directeur de la campagne et candidat au poste de député, Oumarou Ouédraogo, fait remarquer que la ferveur des grands jours n’est pas encore au rendez-vous, son parti multiplie les rencontres pour faire bouger les choses davantage.
Comme les autres partis, le CDP risque de ne pas pouvoir se rendre dans certains villages. Pour Oumarou Ouédraogo, cela est regrettable. En attendant, ledit parti continue ses meetings communaux en toute sérénité, tout en préparant le grand meeting provincial qui verra la présence du candidat à la présidentielle, Eddie Komboïgo.
Sogho Sanou
De notre correspondant à Ouahigouya