Le Comité de l’audit international du fichier électoral burkinabè a rendu, ce mercredi 21 octobre 2020, à Ouagadougou, les résultats de l’audit diligenté par le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Burkina Faso. Les 22 membres du comité ont relevé les forces et faiblesses du fichier, avant de faire des recommandations.
« Un fichier électoral, constamment amélioré, qui ne peut faire l’économie d’une refonte, compte tenu de ses limites », telle est la conclusion des membres du comité chargé de l’audit du fichier électoral. En effet, le comité a restitué, ce mercredi 21 octobre 2020, au siège de la CENI à Ouagadougou, l’audit international du fichier électoral.
Cyril Kulenovic, un des 22 membres du comité de l’audit, a présenté les forces et les faiblesses du fichier électoral burkinabè. Parmi les forces, il a noté que « la révision exceptionnelle, organisée par la CENI, du 1er janvier au 17 juillet 2020, a permis à 2 377 601 personnes de s’enrôler; la CENI a garanti l’unicité de chaque électeur, en procédant à un important dédoublonnage des enrôlements multiples, avec 1 425 725 enregistrements identifiés et supprimés, sur la totalité de la base de données de 2012 à 2020; la CENI a fait preuve de transparence et de professionnalisme tout au long des opérations de révision et d’audit du fichier électoral, renforçant ainsi, la confiance des parties prenantes ; l’introduction de l’inscription des Burkinabè de l’étranger est une ouverture significative pour permettre à la diaspora de faire valoir ses droits civiques, entre autres ».
Au titre des faiblesses, Cyril Kulenovic a relevé, entre autres, que « le cadre juridique burkinabè ne permet à la CENI que de constituer son fichier électoral, au travers de révisions annuelles et exceptionnelles; la CENI doit organiser in fine, l’enrôlement dans un délai très court, engendrant des chevauchements d’activités ; le taux d’enrôlement, situé autour de 63,2% de la population-cible, est particulièrement marqué par une sous-représentativité des jeunes et des femmes, depuis 2014, l’accumulation non maîtrisée des électeurs décédés, estimés dans le fichier électoral entre 280 000 et 320 000 personnes ».
Au regard de ces faiblesses, le comité d’audit a fait des recommandations au gouvernement, au législateur et à la CENI. » Intégrer, dans le code électoral, la possibilité pour la CENI de conduire une réforme du fichier électoral, au moins tous les dix ans, envisager de recourir à la carte nationale d’identité comme pièce valant carte d’électeur, envisager la gratuité des pièces essentiellement et en particulier, la CNIB, engager une étude sur les moyens de mobiliser la jeunesse et les femmes, entre autres ».
Lasso SAMA