Pendant que le tirage au sort des groupes pour le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) vient d’être effectué ce 15 janvier 2025, le tournoi lui-même initialement prévu du 1er au 28 février 2025, vient d’être repoussé en août prochain par la CAF. Les raisons, les infrastructures dans les trois pays co-organisateurs (Kenya, Ouganda, Tanzanie), ne seront pas prêtes à cette date. Au-delà de ce report, qui n’est du reste pas une première, c’est la problématique même des calendriers des compétitions des sélections de la CAF qui est question.
Coup de tonnerre ! Ce 14 janvier 2025, par un communiqué laconique, la CAF, annonce le report en août 2025, du Championnat d’Afrique des nations (CHAN), soit à quelque deux semaines de la tenue de la compétition, initialement prévu du 1er au 28 février 2025. Pendant que la plupart des pays qualifiés dont le Burkina Faso, étaient en train d’opérer les derniers réglages de leurs préparatifs pour la compétition.
A cet effet, les Etalons A’ viennent de rentrer du Kenya où ils ont pris part à un tournoi amical, en laissant voir une belle dynamique de l’équipe. Mais malheureusement une belle dynamique cassée, il faut reprendre à zéro, car dans sept mois, ce n’est pas sept jours, beaucoup de choses peuvent se passer dans une sélection. N’est-ce pas rageant ça ! Pourquoi ce report in-extrémiste qui frise l’amateurisme ?
Disons-le tout net, la CAF a mal à ses calendriers des compétitions des sélections. Normalement, la CAN est biennale et aurait dû se tenir les années paires, et le CHAN lui également chaque deux ans, les années impaires. Mais des échéances difficiles à respecter par la CAF, si bien que les échéances sont chaque fois décalées dans l’année qui suit, pour diverses raisons.
Si ce n’est pas sur injonctions de la FIFA, c’est des problèmes d’impréparation des pays hôtes de l’événement. Tout le monde le sait maintenant, la CAN Maroc 2025, se tiendra vers fin décembre jusqu’en janvier 2026, la cause, la tenue de la première édition de la coupe du monde des clubs de la FIFA. Et que dire de l’UEFA, le plus grand employeur des professionnels africains qui grincent aussi des dents en ce sens que la CAN prive ses clubs de leurs joueurs, bref le calendrier international de la CAF est balloté entre les grands événements FIFA-UEFA.
Pour ce qui est de la CAN, l’on peut comprendre, mais pas pour le CHAN qui concerne uniquement les joueurs évoluant dans les championnats domestiques, parce que là il n’y a pas d’interférences de la FIFA ou de l’UEFA. Ipso facto, l’on comprend donc difficilement qu’un CHAN puisse être reporté. Le report du CHAN est donc acté, bien sûr des désagréments ne manquent pas pour les différents championnats.
Si l’on prend le cas du Burkina, déjà pour les éliminatoires du CHAN, certains matchs du championnat ont dû être reportés, puis s’ensuivit le déplacement de la sélection pour le tournoi amical de l’indépendance du Kenya, dans le but justement de préparer l’équipe pour le CHAN qui avançait à grands pas. Donc il faut vite rattraper les matchs en retard, et surtout aller vite pour finir la saison avant la nouvelle date du CHAN, et sans compter la coupe du Faso, et quel temps de préparation avant le CHAN ?
Le mois d’août c’est en principe la trêve, et la saison reprend en principe vers mi-septembre, mais cette année, le mois d’août sera pris pour le CHAN, à quand la reprise de la nouvelle saison 2025-2026, quel temps de pause pour les joueurs qui seront au CHAN, une foultitude d’interrogations ? Les pays arabes sont catégoriques, il n’est pas question pour eux d’arrêter le championnat pour le CHAN.
Ce report du CHAN est dû à des problèmes d’infrastructures, ne faudrait-il pas que la CAF réfléchisse par deux fois avant l’attribution des événements aux pays, car la bonne volonté seule ne suffit pas, il faudra pouvoir répondre à bonne date. Aussi, il faut que la CAF prévoit un plan B au cas où ?
Le problème des infrastructures dans nombre de pays africains reste posé avec acuité, et ce n’est pas le Burkina qui dira le contraire, depuis mars 2021, tous les matchs internationaux des sélections, tout comme des clubs sont délocalisés dans d’autres pays. Question, faudra-t-il disposer des infrastructures prêtes avant de postuler à l’organisation de grands événements sportifs, ou bien faut-il attendre d’être attributaires, pour se mettre à courir pour les réaliser ?
Barthélemy KABORE