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Groupes extrémistes violents : la religion n’est pas la principale cause, mais plutôt l’emploi

Les conclusions du nouveau rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), intitulé « Sur les chemins de l’extrémisme en Afrique : les voies du recrutement et du désengagement » remettent en question les hypothèses traditionnelles sur les motifs des personnes à s’engager dans l’extrémisme violent. L’espoir de trouver du travail est le principal facteur, qui pousse les hommes et les femmes à rejoindre des groupes extrémistes violents, en nette croissance en Afrique subsaharienne.

Le rapport s’appuie sur des entretiens réalisés auprès de 2 200 personnes dans 8 pays de l’Afrique subsaharienne dont le Burkina. Plus de 1 000 personnes interrogées sont d’anciens membres de groupes extrémistes violents, à la fois des recrues volontaires et forcées. Un quart des recrues volontaires ont mentionné le manque d’opportunité d’emploi comme principale raison de leur adhésion aux groupes extrémistes violents, soit une augmentation de 92 % par rapport aux conclusions d’une précédente étude du PNUD en 2017, intitulée « Sur les chemins de l’extrémisme en Afrique : moteurs, dynamiques et éléments déclencheurs ».

Contrairement à l’opinion générale, la religion constitue la troisième raison d’adhésion, citée par 17 % des personnes interrogées, soit une diminution de 57% par rapport aux résultats de l’étude de 2017.  En outre, près de la moitié des personnes interrogées ont mentionné un événement déclencheur spécifique les poussant à rejoindre des groupes extrémistes violents avec un pourcentage frappant de 71 % évoquant des violations des droits humains, souvent commises par les forces de sécurité de l’État, comme « leur point de basculement ».

Au plan mondial, le nombre de morts liés au terrorisme a décliné, ces 5 dernières années, mais les attaques en Afrique subsaharienne ont doublé depuis 2016. Cette région est devenue le nouvel épicentre mondial de l’extrémisme violent, enregistrant 48% des décès dus au terrorisme dans le monde en 2021 et plus du tiers des décès ont été enregistrés dans 4 pays, à savoir la Somalie, le Burkina, le Niger et le Mali.

Selon le PNUD, cette poussée de l’extrémisme violent a non seulement un impact négatif sur la vie, la sécurité et la paix, mais aussi risque d’annihiler les gains en matière de développement durement acquis pour les générations à venir. Les réponses antiterroristes axées sur la sécurité sont souvent coûteuses et peu efficaces. Malheureusement, les investissements dans des approches préventives de l’extrémisme violent sont terriblement insuffisants.

Pour contrer et prévenir l’extrémisme violent, le rapport de l’organisme onusien recommande un investissement plus important dans les services sociaux de base, y compris la protection de l’enfance, l’éducation, les moyens de subsistance de qualité  et un investissement dans le renforcement des capacités des jeunes hommes et femmes. Il appelle également à intensifier les possibles voies de sortie des recrues et à investir dans les services de réadaptation et de réintégration à base communautaire.

Wandaogo Moussa/Ouaganews

Source : PNUD

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