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Sénégal : Des législatives de tous les dangers

La coalition de l’opposition sénégalaise, Yewwi Askan Wi, a battu le pavé hier mercredi 7 juin 2022 à Dakar, pour dénoncer une décision du Conseil constitutionnel relative aux législatives du 31 juillet 2022. La liste des titulaires de la coalition aux élections législatives a été invalidée pour une raison d’erreur dans sa confection, selon le Conseil constitutionnel.

La figure de proue de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, fait partie des victimes de cette décision. C’est pour dénoncer son illégalité que des milliers de partisans de la coalition Yewwi Askan Wi, les leaders en tête, Ousmane Sonko, Barthélemy Dias, maire de Dakar et Khalifa Sall, ancien édile de la capitale, ont arpenté les rues de la capitale dans une colère contenue. « Quand un ordre est manifestement illégal, il faut désobéir : notre seul ennemi est Macky Sall », a indiqué Ousmane Sonko.

La coalition est catégorique. Cette décision du Conseil constitutionnel est « une forfaiture », savamment orchestrée par le pouvoir en place pour ouvrir la route à une éventuelle candidature du président Macky Sall au prochain scrutin présidentiel. La présidentielle étant prévue pour 2024, il faut s’y prendre à temps pour ne pas être surpris. Tous les coups doivent être fomentés.

En commençant par écarter ceux qui voudront étouffer l’appétit gargantuesque du pouvoir qui semble donner des vertiges au chef de l’Etat. Sans connaître les contours de cette décision du Conseil constitutionnel concernant la liste de la coalition Yewwi Askan Wi, sa justification tient difficilement. Ainsi, la démocratie sénégalaise est en train de connaître des heures difficiles, à cause des calculs politiciens.

Comment un pays cité en exemple pour la vitalité de sa démocratie peut-il tomber dans le piège de machinations politiques ? Que gagne-t-on à exclure des adversaires politiques qui ne demandent qu’à aller sur le terrain de la conquête des voix comme les autres ? Pourquoi vouloir sacrifier les acquis démocratiques chèrement acquis sur l’autel des ambitions personnelles d’un homme et de son clan ? Si cette première manifestation de l’opposition a été « calme et pacifique », rien n’indique que les prochaines sorties le seront.

C’est un mauvais signal que ces législatives vont diviser les Sénégalais, si les principaux animateurs du débat démocratique sont exclus de la compétition. Il serait opportun et raisonnable de trouver une formule qui permette de baliser le terrain à un déroulement pacifique du processus électoral que de se murer dans un radicalisme suicidaire. Les meubles peuvent encore être sauvés, si l’on tient à un scrutin inclusif dans lequel l’ensemble des Sénégalais se reconnaîtront.

Le renchérissement de la vie et la famine qui se profile à l’horizon couvent des colères. Et il ne faudrait pas provoquer une crise politique pour en faire un cocktail explosif. Il faut sauver la démocratie sénégalaise du danger qui la guette. Cette décision du Conseil constitutionnel que l’on qualifie de sans appel est en train de diviser les Sénégalais. Cela pose même la question de sa pertinence.

La majorité au pouvoir devrait avoir la lucidité de se faire une raison en favorisant la tenue d’une compétition électorale inclusive, transparente et équitable. L’unité du peuple sénégalais et la stabilité du pays passent avant les intérêts partisans.

Ahmadou Bayala/OuagaNews

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