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Transition malienne : dégel salutaire

Après l’investiture du président de la Transition malienne et la nomination d’un Premier ministre, la CEDEAO et l’Union africaine (UA) sont en train d’opérer ce que l’on pourrait appeler un dégel salutaire et nécessaire. La récente mission de l’institution sous-régionale conduite par le médiateur, Goodluck Jonathan, annonce des signes encourageants d’un retour à l’ordre constitutionnel.

Les différentes consultations avec le chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre, Choguel Maïga, ont dénoté d’une volonté commune de parler le même langage. Suite aux assurances données par les premières autorités de la Transition quant au respect du calendrier électoral et la formation d’un gouvernement inclusif, la CEDEAO se trouve dans une posture qui l’amène à revoir sa copie.

Face à la bonne volonté affichée par le colonel Goïta qui a poussé à la démission, le président Bah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane, le 25 mai 2021, l’institution sous-régionale et l’UA font le constat qu’il y a lieu d’accompagner le Mali, au lieu de l’isoler. Il serait contreproductif de maintenir des sanctions à l’encontre d’un pays qui traverse une crise institutionnelle, depuis le départ d’Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020.

Dans un Mali qui vit les pires épisodes de son histoire avec une situation sécuritaire très délétère, surtout dans sa partie septentrionale, il est plus que vital d’agir dans un esprit de solidarité pour l’aider à sortir du gouffre.

En optant de desserrer l’étau des sanctions, c’est un message fort qui est aussi envoyé aux autorités de la Transition à tenir leurs promesses. Isoler le Mali dans ce contexte très critique, sur le plan sécuritaire, dans la région du Sahel est préjudiciable aux efforts de lutte contre l’hydre terroriste.

Les chefs d’Etat de la CEDEAO n’ont aucun intérêt à ce que le Mali sombre dans une instabilité institutionnelle chronique qui va aiguiser davantage les appétits expansionnistes des groupes terroristes qui ont fait du Nord du pays, leur base. Pour contrer la menace terroriste qui guette aussi les pays du golfe de Guinée, le Mali a besoin de la présence des autres pays de l’espace CEDEAO à ses côtés.

Au moment où des forces étrangères, partenaires de la lutte contre le terrorisme au Sahel, ont suspendu leur coopération militaire avec le pays de Modibo Keïta, il serait judicieux pour la CEDEAO et l’UA de faire preuve d’une solidarité agissante avec les autorités maliennes.  Cela devrait se traduire par une prise en compte de la question sécuritaire qui est à l’origine de tous les problèmes institutionnels que rencontre le Mali. Tant que le Mali n’aura pas ramené la quiétude dans sa partie Nord, il serait vain d’espérer un retour à une paix durable, après les élections.

C’est pourquoi il serait primordial de mettre l’accent sur la sécurisation du territoire malien, à travers des initiatives militaires communautaires qui permettront à coup sûr, la tenue d’élections libres et inclusives. C’est dans cette perspective que les élections présidentielle et législatives qui doivent clore le cycle de la Transition auront leur véritable portée : celle de remettre pour de bon le pays sur les rails.

Une chose est de lever les sanctions contre le Mali, une autre est de l’aider concrètement à sortir du bourbier dans lequel il est empêtré, depuis belle lurette. Il y va de la survie du Mali, mais aussi de la crédibilité de la CEDEAO.

La Rédaction

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