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[Reportage] Renforcement de la résilience communautaire : le PAM et la KOICA en action dans l’Est du Burkina

Les 1er et 2 octobre 2025, dans les régions du Gulmu et Oubri, le bureau du Programme alimentaire mondial (PAM), avec le soutien de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA), a organisé une série de sessions de briefing à l’intention des hommes des médias dans les zones d’intervention de son programme de résilience. L’objectif de cette immersion est de mettre en lumière les résultats obtenus sur le terrain, notamment dans les régions d’Oubri et du Gulmu, où les communautés locales font face à de nombreux défis, allant du changement climatique à l’insécurité.

Face à la dégradation continue des terres, à la rareté de l’eau et aux caprices climatiques qui affectent la sécurité alimentaire, le gouvernement burkinabè a adopté une stratégie axée sur l’intensification agroécologique. C’est dans cette dynamique que le PAM, à travers son partenariat avec KOICA, a mis en œuvre un programme ambitieux visant à renforcer la résilience des communautés vulnérables.

Il s’agit entre autres, de la récupération de terres agricoles dégradées (cordons à 3 pierres, zaï rectangulaire, demi-lunes multifonctionnelles, végétalisation etc.), de l’aménagement de bas-fonds rizicoles, de l’aménagement de périmètres maraîchers et fourragers, de boulis pastoraux et agricoles de (3000 m3), d’ouvrages de franchissement.

L’approche adoptée est beaucoup plus accentuée sur le renforcement du capital de production agricole, l’autonomisation des femmes et des jeunes, ainsi que la promotion d’activités économiques durables.

Les journalistes déployés ont pu constater de visu les impacts concrets du programme dans plusieurs localités, dont Tigbonin, dans la commune de Tibga et également dans la commune de Diabo.

Dans la zone de Tibga, les habitants ont été formés à des techniques agroécologiques comme les cordons pierreux, les zaï, les demi-lunes et les boulis (mini-barrages construits pour retenir l’eau et permettre des cultures de proximité telles que la riziculture et le maraîchage.)

Barthélemy Ouoba, un des bénéficiaires, témoigne de sa transformation :

« Nous étions confrontés à des sols arides à force d’exploitation. Grâce à l’appui du projet depuis 2021, j’ai pu expérimenter les demi-lunes combinées au zaï, en y intégrant du compost. J’ai testé deux types de zaï : circulaires, pour une graine et rectangulaires, pour deux. Aujourd’hui, je cultive du niébé, du maïs et même du moringa dans la même surface grâce à cette technique.»

À Tigbonin, un ouvrage pastoral a été mis en place pour produire suffisamment de fourrage, avec une approche intégrée tenant compte des deux moteurs économiques du milieu rural que sont l’agriculture et l’élevage.

La communauté dispose désormais d’un hectare aménagé avec des ouvrages d’eau pour la culture du maralfalfa (fourrage pour le bétail) et de produits maraîchers comme la tomate ou l’aubergine. Les femmes, elles, bénéficient de jardins de case, véritables sources d’alimentation et de revenus.

« Grâce à ces jardins, nous nous nourrissons bien avec des produits frais. Ce que nous ne consommons pas, nous le revendons ou le conservons », confie une bénéficiaire.

À Diabo, l’impact est tout aussi impressionnant. Mariam Yonaaba, productrice, explique :

« Depuis que j’ai adopté la technique des cordons pierreux, je suis passée de 10 à près de 50 tonnes sur mes 10 hectares. Cela retient l’eau, garde le fumier en place et améliore la productivité. »

Outre l’agriculture, le projet a aussi appuyé la réalisation de radiés pour faciliter la mobilité et les échanges entre villages, preuve que le programme pense aussi à l’infrastructure rurale. Il intervient dans quatre communes : Diabo, Tibga, Diapango et partiellement à Fada.

Selon Wendemi Patrice Birba, chargé de programme de résilience au bureau terrain du PAM à Fada,

« Nous avons étudié les besoins locaux et introduit des technologies simples mais efficaces. L’idée, c’est de permettre aux populations de vivre dignement de leur travail et de tendre vers l’autosuffisance alimentaire. Je tire une grande satisfaction des résultats déjà visibles sur le terrain. »

Pour Bassirou Mandé, directeur régional de l’agriculture de l’Est, ce programme s’aligne parfaitement sur les objectifs du gouvernement :

« Ces actions contribuent à améliorer la productivité, aussi bien en termes de rendement que de qualité. Dans un contexte où les aléas climatiques fragilisent nos récoltes, les techniques introduites multiplient les rendements et assurent une sécurité alimentaire plus stable. »

Au-delà des techniques agricoles, ce sont des vies entières qui se transforment. Ce programme du PAM, financé par la coopération coréenne, incarne une vision de développement endogène, résilient et durable. Il illustre aussi que, malgré les défis, les solutions existent.

Ahoua KIENDREBEOGO/OuagaNews.net

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