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« Boukary Kaboré dit le Lion voulait descendre à Ouagadougou, j’ai dit non ! » Bernard Sanou, témoin

Deux témoins étaient à la barre ce jeudi 25 novembre 2021, dans le cadre du procès Thomas Sankara et 12 de ses camarades. Il s’agit de Bernard Sanou, commandant du Génie militaire à l’époque des faits et de l’économiste Dominique Issa Konaté.

Lorsque le président du tribunal militaire Urbain Méda, lui donne la parole pour faire son témoignage, Bernard Sanou, commandant du Génie militaire, à l’époque des faits, n’hésitera pas.

Il indiquera que le jour des faits, c’est-à-dire le 15 octobre 1987, il était souffrant et s’étit rendu au service médical pour lire sa radiologie. Et le soir pendant qu’il était au niveau de la place de Révolution, en construction à l’époque qu’il a reçu un appel du commandant Boukary Lingani.

Ce dernier lui a dit avoir entendu des coups de feu venant du Conseil et voulait des informations. « Je lui ai dit que je ne savais pas ce qui se passait, car cela faisait deux semaines que je n’avais pas de contact avec le Conseil ». Et à 19h, on a entendu le communiqué à la radio.

Bernard Sanou note encore que ce même jour à 21h, il a reçu un appel du commandant Boukary Lingani qui cette fois, lui donne des précisions : « il y aurait eu une tentative d’arrestation qui a mal tourné et il y a eu échange de tirs et le président du Faso a été touché.

Il faut prendre des précautions  discrètement pour parer à toute éventualité. C’est après cela qu’il souligne avoir reçu le coup de fil de Boukary Kaboré dit le Lion qui voulait descendre à Ouagadougou. « Je lui ai dit non » informe Bernard Sanou.

Dans ses explications, Bernard Sanou dira que le 16 octobre 1987, soit le lendemain du coup d’État, Lingani a convoqué les chefs militaires et les directeurs des établissements militaires pour leur expliquer la situation.

Des informations qu’il avait eues, avant le coup d’État. Il dira qu’il y a des rumeurs d’ordre ethnique qui circulaient. Dans les couloirs, il entendait dire que la chefferie devrait revenir à un vrai Moaga, pas à Mossi-peulh. Au départ, il dit qu’il n’avait pas fait de lien avec le coup d’État du 15 octobre.

A la suite de Bernard Sanou, c’est l’économiste Issa Dominique Konaté qui est venu dire ce qu’il savait des évènements du 15 octobre 1987. À l’époque des faits, il faut le rappeler, il était membre du bureau politique du CNR.

Il relate au tribunal qu’il a entendu les tirs, au moment où ils étaient à un salon à l’hôtel Indépendance. Naturellement, il va chercher à comprendre ce que se passe auprès des camarades du CNR. Et c’est aux environs de 18h qu’il dit avoir croisé l’adjudant Alain Ilboudo qui était aussi membre du bureau politique du CNR.

Ce dernier lui a expliqué la situation et Issa Dominique Konaté dit qu’il est rentré chez lui. Il aura la version officielle le lendemain. « Des éléments de la sécurité sont venus me chercher chez moi pour une rencontre au Conseil de l’Entente avec Blaise Compaoré, Henri Zongo et d’autres éléments. C’est là que j’ai été officiellement informé de la situation », dira Issa Dominique Konaté.

Moussa Wandaogo/Ouaganews

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