OUAGANEWS
A la UneMédias

Burkina/Etat du fonctionnement des médias en 2024 : le CSC fait le point

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a présenté ce vendredi 21 mars 2025 à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse, le bilan de son contrôle des médias en 2024.

Selon les chiffres qui ne prennent pas en compte les dix (10) radios et les cinq (05) télévisions du groupe RTB, cent quarante-quatre (144) radios et vingt-une (21) télévisions sont fonctionnelles sur l’étendue du territoire national. Seize (16) radios et trois (03) télévisions sont en cessation de fonctionnement, c’est-à-dire qu’elles ne diffusent plus pour plusieurs raisons liées, notamment, à l’insécurité, à des impayés au niveau de la Société burkinabè de télédiffusion (SBT), à des réfections de locaux, à l’expiration d’autorisations spéciales, à la disparition du responsable du média et, enfin, à des raisons inconnues.

L’on note également que douze (12) médias, soit cinq (05) télévisions à couverture régionale, cinq (05) radios communales, une (01) radio commerciale et une (01) radio institutionnelle, ayant obtenu des autorisations depuis 2020 et 2021 n’ont pas encore démarré leurs programmes nonobstant l’expiration des délais impartis.

En ce qui concerne la Presse en ligne, sur un total de cent soixante-dix-huit (178) médias en ligne observés, cent dix-neuf (119) sont fonctionnels et cinquante-neuf (59) sont inaccessibles. Parmi les premiers, cinquante-six (56) produisent régulièrement des contenus, cinquante-deux (52) ont une publication plus ou moins régulière et onze (11) n’ont produit aucun article durant l’année 2024. S’agissant des seconds, quatorze (14) sont totalement inaccessibles, vingt-neuf (29) sont accessibles sur d’autres plateformes comme Facebook et les liens des seize (16) autres n’ont pas été fournis ou ne sont pas connus.

Au niveau de la Presse écrite, sur la base des trente-neuf (39) titres déclarés fonctionnels, quatorze (14) n’ont fait aucun dépôt légal au cours de l’année 2024. Trois (3) journaux ont changé de typologie en basculant en médias en ligne.

Les opérations de contrôle du CSC ne se sont pas limitées aux médias. Elles ont aussi pris en compte les agences et les contenus publicitaires. Le contrôle des contenu a permis de déceler plusieurs manquements à la règlementation ayant donné lieu à des auditions, des interpellations et des décisions de mise en demeure. Ces différents cas ont porté essentiellement sur des publicités interdites telles que celles portant sur les boissons alcooliques, les produits pharmaceutiques, les établissements de santé, les effets mortuaires, etc., ainsi que des cas de publicités de produits de la pharmacopée traditionnelle sans visa du Ministère de la Santé comme l’exige la loi. Quant à la visite des entreprises de publicité, elle a permis de toucher du doigt les réalités du terrain.

Selon le président du CSC, Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo, ces différents constats faits lors des visites de contrôles effectuées du 26 novembre au 13 décembre 2024 révèlent la fragilité du paysage médiatique burkinabè marqué par le contexte sécuritaire, des difficultés techniques, un manque de ressources humaines et financières et parfois un manque de professionnalisme. C’est pourquoi, il annonce un examen de toutes ces questions dans les semaines à venir par le Collège des conseillers « afin de trouver les voies et moyens pour que les principes de la continuité du service public de l’information et de l’effectivité du droit à l’information des populations soient une réalité partout au Burkina Faso ».

En attendant, le président de l’instance de régulation invite tous les promoteurs des médias au respect des dispositions légales, règlementaires et conventionnelles. « Je vous exhorte à faire preuve de résilience et d’engagement afin de demeurer des médias forts, crédibles et utiles à la nation qui se bat pour la paix, l’unité et la souveraineté », a-t-il dit. Le président du CSC a aussi insisté sur la modération des commentaires à partir des plateformes numériques. « Tous ceux qui gèrent des pages en sont responsables.

C’est à eux de prendre des mesures appropriées pour assurer une modération efficace », a martelé Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo. Il a également souligné en termes de perspectives que l’instance de régulation va poursuivre la mise en œuvre de la loi organique N°041-2023/ALT du 21 novembre 2023 portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication afin d’accroître ses moyens d’action, développer le monitoring et la régulation effective des réseaux sociaux à travers la création et l’opérationnalisation d’un centre de monitoring adapté, oeuvrer à l’acquisition d’équipements de pointe et à la formation du personnel de l’institution et enfin intensifier surtout les activités de prévention.

Selon le président Ouédraogo, la nouvelle vision du CSC est « d’amorcer une régulation ambitieuse des médias et de la communication au Burkina Faso » afin de contribuer efficacement au renforcement de la cohésion sociale et de l’unité nationale ainsi qu’au retour de la paix et de la sécurité dans notre pays.

DCRP/CSC

OUAGANEWS.NET

Articles similaires

Burkina : des organisations de personnes handicapées plaident pour leurs droits

Ouaganews

Burkina/SIAO 2024 : les pavillons de la créativité et Arc-En-Ciel, rebaptisés « Pavillon de la Créativité Thomas Sankara » et « Pavillon le Faso »

Ouaganews

Lettre ouverte à Tiken Jah Fakoly : « Vous avez choisi la mauvaise voie au moment où l’histoire attendait votre glorieuse sortie pour vous célébrer », Adama Amade Siguiré

Ouaganews

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.