Le ministre en charge de la Justice, Rodrigue Bayala, a réuni ce jeudi 4 décembre 2025 à Ouagadougou, les procureurs généraux près les cours d’appel, ainsi que les procureurs du Faso des tribunaux de grande instance. Une rencontre d’échanges qui s’inscrit dans un contexte de réformes majeures engagées au sein de l’appareil judiciaire burkinabè.
Le ministre a rappelé l’objectif central de cette concertation pour d’identifier les difficultés rencontrées sur le terrain par les procureurs afin d’améliorer la qualité du service public de la justice. « Cette rencontre vise à discuter de l’ensemble des difficultés que les procureurs généraux rencontrent quotidiennement dans leur mission pour que la justice soit efficacement rendue et qu’elle réponde véritablement aux aspirations de nos populations », a souligné Rodrigue Bayala. Il s’agit, selon lui, de créer un espace d’échanges approfondis avec les acteurs-clés du terrain, dans la dynamique des réformes entreprises ces derniers mois.
Au cœur des discussions, figuraient notamment la présentation de la politique pénale adoptée par le décret N°2024-182/PRES/PM/MJDHRI du 4 mars 2024, ainsi que l’état des lieux des réformes en cours. Les participants ont revisité les innovations introduites par la loi N°009-2025/ALT du 12 juin 2025 portant Code de procédure pénale, et par la loi N°008-2025 du 9 juin 2025 portant organisation judiciaire du Burkina Faso. Ces textes, qui redéfinissent en profondeur le fonctionnement de la chaîne pénale, introduisent plusieurs mesures alternatives aux poursuites judiciaires, telles que la médiation pénale des majeurs, la composition pénale ou encore la convention judiciaire d’intérêt public. Autant de mécanismes destinés à désengorger les juridictions et à proposer des réponses pénales plus adaptées.

Aussi, portant sur le projet de nouveau code pénal, adopté aujourd’hui (4 décembre 2025) en Conseil des ministres. Une réforme majeure qui vise, selon le ministre, à lever les obstacles juridiques et à mettre en cohérence l’ensemble du système pénal avec les aspirations nationales.
Rodrigue Bayala, a par ailleurs rappelé la vision du chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, qui encourage une justice plus pragmatique et orientée vers des solutions contribuant au développement. « Il faudra éviter de faire du “tout-prison”. Dans la vision du chef de l’État, il s’agit d’aller davantage vers des peines permettant aux condamnés de participer au développement du pays. Les mesures alternatives représentent une voie essentielle pour y parvenir », a-t-il affirmé.
Outre les réformes structurelles, la rencontre permettra aussi des échanges sur divers sujets d’actualité, permettant aux procureurs d’exprimer leurs préoccupations concrètes et de formuler des propositions.
Ahoua KIENDREBEOGO/OuagaNews.net

