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[Commentaire] Problématique des infrastructures sportives : Chantier du stade du 4-Août, la quadrature du cercle !

Les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations Maroc 2025 et de la coupe du monde de la FIFA Amérique-Mexique-Canada 2026 sont enclenchées. C’est le branle-bas au sein des états-majors des sélections nationales pour préparer l’échéance, en nourrissant chacun l’espoir d’être au rendez-vous. Mais ça coince pour certaines qui, bien qu’elles reçoivent leurs adversaires, sont obligées de chercher terrains ailleurs. La raison, ces pays n’ont pas de stades homologués par la Confédération africaine de football. Malheureusement le Burkina Faso est concerné par cette mesure.

«Je vis  l’absence du stade du 4-Août très mal ! Mes amis à l’extérieur me demandent pourquoi vous ne pouvez pas jouer sur votre terrain, malgré des années de travaux de réfection. Ils me demandent si c’est à cause de la situation sécuritaire du pays où s’il y aurait d’autres raisons. J’avoue que je n’ai jamais su quoi répondre. C’est tout simplement honteux et dommage pour nous tous, le pays, les dirigeants mais surtout les Etalons qui ne méritent pas cela. Je ne voulais pas employer le mot « honteux » parce que c’est trop fort. En tout cas, je crois que personne n’est fier de cette situation où nos Etalons sont obligés de jouer tous leurs matches à l’extérieur depuis bientôt 3 ans».

Ces sentiments sont de l’ancien international des Etalons Mohamed Koffi, exprimés dans la rubrique Faso Sports de CS Média du 1er juin 2023. Plus d’un an après, ils sont toujours d’actualité. Depuis près de quatre ans, la CAF, sous l’injonction de la FIFA a sorti de nouveaux cahiers des charges concernant les stades, et inviter toutes les confédérations à s’y conformer. Le souci est de sécuriser les enceintes des stades, amener les joueurs et le jeu à se dérouler confortablement.

Depuis les aires de jeu, en passant par les gradins avec sièges numérotés, les vestiaires, les écrans, les toitures des tribunes, les lampadaires d’éclairage, les bancs des joueurs, etc. il y a des normes exigées pour le football moderne et de haut niveau. Mettre ces stades aux normes n’est pas une mince affaire, pour ne citer que le cas stade du 4-Août du Burkina, notamment où cela nécessitait près de 14 milliards de francs CFA en son temps. Un coût sûrement à revoir à la hausse aujourd’hui.

A quand remonte la dernière apparition des Etalons au stade du 4-Août ? Si notre mémoire est bonne, c’est lors des éliminatoires de la CAN Cameroun 2021 avec un glissement en 2022, Burkina contre Soudan du Sud qui s’est joué un certain 29 mars 2021, et même là, ce fut une dérogation de la CAF. Depuis cette date, le stade est fermé pour réhabilitation et les Etalons sont devenus des « Sans-stade ou domicile fixe ». Et l’athlétisme est une victime collatérale de cette fermeture.

Cela fait donc plus de trois ans et demi que les Etalons n’ont plus évolué sur leurs propres installations, au grand dam de leurs supporters. Face à cette situation, les Etalons quand ils doivent recevoir avaient élu domicile au Grand Stade de Marrakech au Maroc, présentement coût oblige, c’est le stade du 26-Mars de Bamako au Mali.

Jouer ses matchs domicile à l’extérieur, que de désagréments !

Les Etalons, dans l’obligation de s’exiler pour jouer leurs matchs à domicile sont confrontés à beaucoup d’inconvénients. L’équipe est privée de son 12e joueur, à savoir les supporters, ce qui constituait un atout psychologique, les joueurs eux-mêmes sont dépaysés, alors que, comme on aime à le dire, l’athlète doit d’abord maîtriser son environnement, afin d’espérer avoir des performances.

Les matches à l’extérieur sont onéreux, location du stade avec tout ce qui est commodité d’entretien pendant le séjour de l’équipe. Il y a toute une logistique à transporter avec soi, il y a un manque de recettes. Qu’est-ce qui bloque véritablement et retarde la finition du chantier du stade, plus de 42 mois maintenant ? Là-dessus, la presse sportive elle-même est désemparée, elle ne sait plus quoi dire, tellement le ministère en charge des sports lui a servi pas mal d’informations contradictoires.

La dernière information en date, le stade du 4-Août aurait dû rouvrir le 4 août 2024, une date symbolique car c’est la commémoration du quarantenaire du stade, et dans la foulée les Etalons devaient renouer avec leur stade pour la deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2025 en recevant le Malawi. Promesse non tenue, le stade est toujours barricadé et fermé. Au risque de ne plus être désillusionné, mieux vaut maintenant se taire et prendre son mal en patience.

Après deux journées des éliminatoires à la CAN et quatre en Coupe du monde, le point des Etalons est le suivant. Pour la CAN, ils sont en tête avec 4 points + 1, suivi du Sénégal également 4 points. Il leur reste quatre matchs à jouer, à moins d’un cataclysme, ils n’ont pas à se faire du mouron, la qualification pour le Maroc sera assuré.

Autrement dit les deux favoris du groupe L, Burkina et Sénégal, au détriment du Malawi et du Burundi. Maintenant c’est qui du Burkina ou du Sénégal occupera la première place ? Les Etalons doivent recevoir leurs homologues sénégalais en novembre prochain, et on croise les doigts et on espère que ce sera au stade du 4-Août. Quant aux éliminatoires de la Coupe du monde, les choses se compliquent pour les Etalons. Ils sont 3e du groupe A à 5 points de retard des Pharaons d’Egypte leaders. C’est un groupe à 6 pays, et seul le premier est qualifié. Le rêve d’une Coupe du monde pour les Etalons semble s’éloigner. Avec l’augmentation du quota qui passe à 9 pour l’Afrique pour la Coupe du monde 2026, au vu des enjeux, les éliminatoires sont très disputées, et les matchs à domicile seront très déterminants.

A juste raison, en rappel pour les éliminatoires de la coupe du monde Qatar 2022, d’aucuns étaient sûrs que si les Etalons avaient joué leurs matchs à domicile, notamment celui qui l’opposait à l’Algérie, ils seraient qualifiés pour les barrages contre le Cameroun, avec une possible qualification pour la coupe du monde.

A noter que même les clubs en campagne africaine sont concernés par la mesure, et ces clubs pour parler de ceux désargentés comme les clubs burkinabè, en sus des frais qu’ils auront à faire face à l’extérieur, il y a les frais de déplacement.

Le football de haut niveau serait-il devenu un luxe pour certains pays ? Malheureusement, on est enclin à le croire. Autant dire que ces pays qui n’ont même pas un seul stade aux normes, ne peuvent même pas prétendre organiser une CAN, dont le cahier des charges est passé de 16 à 24 pays. Les pays qui sont à même d’organiser à eux seuls une CAN, se comptent au bout du doigts d’une main. Ce n’est pas le Burkina qui nous contredira, lui qui attend toujours son tout premier stade homologué.

Barthélemy KABORE/Ouaganews.net

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