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« Kouakou a enlevé les chaussures de Sankara et nous, sa bague d’alliance que nous avons vendue à 50 000 FCFA », Kouma Ilboudo, témoin

Plus d’une dizaine de témoins sont passés à la barre, ce jeudi 16 décembre 2021. Le président du tribunal, Urbain Méda, a jugé certains comme utiles à la recherche de la vérité sur les circonstances de l’assassinat du président Thomas Sankara et 12 de ses compagnons et d’autres, pas. 

Le premier témoin du jour est un cultivateur qui s’appelle Ilboudo Kouma.  Au moment des faits, il était détenu à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Il dira au tribunal qu’il fait partie de ceux qui ont enterré le président Thomas Sankara et ses 12 compagnons.

Devant le tribunal, il fait savoir que ce jour avec d’autres prisonniers, ils étaient en train de creuser des caniveaux pour le passage de la fibre optique aux environs de l’hôpital Yalgado, quand ils ont entendu des tirs et les gens étaient affolés. Ils ont reçu l’ordre de rester dans les trous.

Ils y sont restés jusqu’à 20h, avant qu’on ne les conduise à la MACO pour le dîner. Puis, on les a fait ressortir de leur prison pour les envoyer au cimetière afin de procéder à l’enterrement des personnes tombées, lors du coup d’Etat. Kouma Ilboudo donnera plus de précisions, en soulignant que  » nous étions 33 ou 34 prisonniers à creuser les tombes pour enterrer les 13 personnes.

C’était en compagnie du régisseur de la MACO et de quelques militaires. Parmi les victimes, j’ai pu identifier le corps du président Thomas Sankara, il était habillé en survêtement rouge, les bras levés et le point fermé. On était obligé d’enlever les ficelles de son survêtement pour attacher les mains.

C’est Kouakou qui a enlevé les chaussures. Et nous, nous avons enlevé sa bague d’alliance que nous avons vendue à un certain Diawara à 50 000 FCFA. « Les prisonniers qui n’ont rien eu sont allés nous dénoncer auprès du régisseur ». Il ajoutera aussi que  » c’est le régisseur qui a écrit les noms sur les tombes. Et ce sont des militaires à côté, qui lui dictaient les noms. L’enterrement s’est passé de 21h à 5h du matin.

Présent aussi à l’enterrement du président Thomas Sankara et de ses compagnons, Malick Yamba qui était parmi les prisonniers, dira pour sa part :  » on était 23 personnes au cimetière, à savoir 20 prisonniers, deux militaires , le régisseur et les chauffeurs. On a creusé les trous avant d’aller chercher les corps.  La bague du président Thomas Sankara a été enlevée devant le régisseur par un détenu ».

D’autres témoins sont aussi passés à la barre comme le colonel Louis Johanny Yaméogo à l’époque, commandant de la 4e région militaire de Bobo-Dioulasso, puis affecté à Koudougou à la 3e région militaire. Mais, cette affection a été annulée, selon lui à la suite des événements du 15 octobre 1987.

Dans son témoignage Johanny Yaméogo a évoqué l’assassinat du caporal Koné, membre du Bataillon d’intervention aéroportée qui avait été mandaté pour le tuer, ainsi que son adjoint. Il indique qu’il a fait part de la situation au commandant Boukary Lingani qui aurait donné l’ordre de le faire venir et ce qui fut fait. Il est donc resté sans nouvelle de lui. Ainsi pour avoir des nouvelles, Johanny a appelé au téléphone Gilbert Diendéré à l’époque.

Ce dernier lui a dit :  » on l’a fait ». Rappelé pour la confrontation, Gilbert Diendéré refutera les affirmations du colonel. Et ce dernier menacera de révéler à tous, les conneries de Diendéré au régiment de sécurité présidentielle.

Moussa Wandaogo/Ouaganews

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