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Présidentielle ivoirienne : aller au-delà des vœux pieux

Après le président ivoirien Alassane Ouattara, qui a déposé sa candidature à la Commisision électorale indépendante (CEI), deux autres ténors de la scène politique ivoirienne, à savoir Henri Konan Bédié du PDCI et Pascal Affi N’Guessan du FPI en ont fait de même, le jeudi 27 août 2020. Tous deux ont appelé à des élections apaisées et transparentes pour une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même. « Cette candidature nous permettra de reconstruire une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même, une Côte d’Ivoire de la paix, de la tolérance, du dialogue et du développement », a déclaré Henri Konan Bédié.

De son côté, Pascal Affi Nguessan a invité les responsables de la Commission électorale à faire en sorte que « ces élections soient véritablement transparentes ». C’est dire qu’au-delà de la désapprobation du 3e mandat du chef de l’Etat sortant Alassane Ouattara par les leaders de l’opposition politique ivoirienne, ils ne boudent pas leur participation à la présidentielle. Cela veut dire qu’au lieu d’inciter des gens à manifester dans la rue contre le 3e mandat du président Ouattara, ils devraient s’inscrire dans une dynamique qui conscientise les électeurs à un vote-sanction dans les urnes, le 31 octobre prochain.

Si dans les discours et devant les micros et caméras, ils souhaitent que la Côte d’Ivoire ne renoue plus avec les démons de la guerre, cela doit aussi se traduire dans leurs faits et gestes. Il serait illusoire de plaider pour un scrutin transparent et apaisé le jour, et la nuit, mobiliser des gens contre un candidat dont le camp soutient que la modification de la Constitution en 2016 a remis les compteurs à zéro concernant le nombre de mandats présidentiels. Actuellement, la seule manière de montrer que la candidature du président sortant viole la Constitution, c’est par les urnes.

En 2012, lorsque l’ancien chef d’Etat sénégalais Abdoulaye Wade avait, contre vents et marées, maintenu sa candidature à la présidentielle, il a eu droit à un échec cuisant dans les urnes face à son ancien allié Macky Sall. Au lieu d’instrumentaliser le peuple sur la base d’instincts grégaires pour ouvrir une autre page sanglante de la Côte d’Ivoire, la classe politique ivoirienne devra aller au-delà des vœux pieux pour prêcher un discours d’apaisement. Manœuvrer pour opposer les communautés qui ont appris à vivre ensemble, depuis belle lurette, au nom des ambitions politiques, c’est faire preuve de mauvaise foi et d’irresponsabilité. La crise postélectorale de 2011 a donné l’occasion aux Ivoiriens de tirer des leçons pour l’avenir.

Les violences qui ont déjà fait des morts après l’annonce de la candidature de Alassane Ouattara n’augurent pas de lendemains incertains pour la Côte d’Ivoire. Au-delà des mots, la classe politique ivoirienne, toutes tendances confondues devra sensibiliser le peuple à aller voter utile. La Commission électorale indépendante devra mesurer l’ampleur de sa responsabilité qui est d’œuvrer à la transparence des élections.

Ahmadou Bayala

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