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Procès Dabo Boukary : Magloire Yougbaré écope de la plus lourde peine

Dans l’affaire  de l’étudiant Dabo Boukary, assassiné le 19 mai 1990, le Tribunal de grande instance de Ouaga siégeant à Karpala, a écouté la version des faits, entendu deux victimes et deux témoins, avant  les plaidoiries des avocats, ce mercredi 21 septembre 2022. Le verdict est tombé autour de minuit 45 mn.

32 ans après, la justice a tranché sur l’assassinat de l’étudiant Dabo Boukary. Le Tribunal de grande instance de Ouaga II statuant sur cette affaire, a condamné tous les trois accusés. Ainsi Gilbert Diendéré a écopé de 20 ans de prison et d’une amende de 1 million FCFA. Quant au médecin-colonel Mamadou Bamba, il a pris 10 ans de prison ferme et 1 million FCFA d’amende. Et pour Magloire Yougbaré jugé par défaut, le tribunal lui collé 30 ans de prison et 5 millions FCFA et un mandat d’arrêt international contre lui.

Ce verdict est allé au-delà de la réquisition du parquet. Dans sa réquisition, celui-ci avait demandé une peine d’emprisonnement à vie et une amende de 10 millions FCFA pour Magloire Yougbaré, absent du procès. Concernant l’accusé le médecin-colonel Mamadou Bamba, le parquet note qu’il fait partie d’une organisation politique, donc a requis contre ce dernier 10 ans de prison ferme et une amande de 1 million FCFA et pour Gilbert Diendéré, 7 ans de prison.

Avant de rendre ce verdict, le tribunal a d’abord, écouté deux victimes, et deux témoins et les plaidoiries des avocats. Intervenant comme victime, Rasmané Béogo a fait savoir au tribunal qu’il a été arrêté le  mai 1990 vers 16h dans le quartier Wemtenga et conduit à la direction générale de la police.

Il accuse le médecin-colonel Mamadou Bamba de l’avoir dénoncé en son temps, à la police. Sur place, le président du tribunal, San Louis Ouattara, a procédé à une confrontation entre la victime et l’accusé. Et le médecin-colonel Mamadou Bamba s’est démarqué totalement, des propos de la victime et va même lui lancer des fleurs : « je connais Béogo Rasmané, c’était un étudiant assidu, mais je ne reconnais pas en lui, un délégué syndical ».

Très sûr de ses affirmations, Béogo Rasmané reprendra la parole pour insister : « moi je n’oublie pas ce jour. Quand le sergent Maïga m’a arrêté, c’est lui qui a dit que j’étais un délégué ANEB. Je ne peux pas oublier ça ».  Quant à l’autre victime, Sambéré Ouattara, il note avoir été arrêté, le 19 mai 1990, vers 16h au moment où il traversait la cour de l’université pour se rendre chez un de ses amis.

Il raconte que pendant qu’il était enfermé au Conseil de l’Entente vers 3h du matin, ils ont entendu des cris. En regardant au dehors, ils ont vu que c’était Dabo Boukary qu’on bastonnait. A la barre, le professeur Yonaba Salifou, parlant en tant que témoin, est revenu sur les déclarations de Salifou Diallo. Il a dit que ce jour-là, il était au campus et qu’il a discuté avec lui, sous un arbre.

Le professeur nie carrément cette déclaration, en affirmant qu’il n’avait jamais discuté avec ce dernier, à cette époque. C’est plus tard et sur proposition de ses collaborateurs qu’il l’a rencontré pour parler de la construction d’un barrage, dans son bureau. L’autre témoin, le commissaire Léon Compaoré, a donné des précisions sur l’indication de la tombe de Dabo Boukary à Pô, dans le cadre de la commission de la réconciliation nationale. Il faut noter que la famille de feu Dabo Boukary a demandé une sépulture digne de ce nom à Dabo Boukary.

Adélaïde Mana Tenin/Ouaganews

 

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