OUAGANEWS
A la UneParlons-en

Burkina : Kemi Seba, arrêté et expulsé vers le Bénin

L’activiste franco-béninois et président de l’ONG Urgences africaines, Kemi Seba, a été arrêté le vendredi 29 octobre 2021, alors qu’il se rendait à Bobo-Dioulasso pour prendre part à une manifestation.

Il a été expulsé vers le Bénin ce samedi 30 octobre 2021. Kemi Seba séjournait au Burkina pour répondre à l’invitation de la Coalition des patriotes du Burkina Faso qui organisait une marche contre le néocolonialisme français à Bobo-Dioulasso, ce samedi.

Alors que l’activiste avait pris part à des manifestations similaires au Mali et en Guinée sans problème, il a simplement été stoppé au Burkina et expulsé. Même si Kemi Seba est connu pour ses positions, à la limite radicales, cette arrestation ne se justifie pas.

Dans un contexte où le mécontentement gronde au regard de la dégradation de la situation sécuritaire, il est inconséquent d’en rajouter. Le Burkina est connu pour être un pays de la liberté d’expression et devrait de ce fait, la promouvoir à tout prix. Il est vrai de par le passé, le président de Urgences panafricaines avait eu des propos discourtois à l’endroit du chef de l’Etat, mais cette fois-ci, il est resté modéré dans son propos.

Il a même relativisé sa position vis-à-vis du président du Faso, en accusant au passage son entourage. C’est un impératif que d’encourager l’expression des idées pour que la société avance.

L’opposition des idées ou des postures ne saurait entraîner une répression systématique. Ce qui importe, c’est d’encourager l’expression plurielle des idées dans un esprit de respect mutuel, sans porter atteinte à la dignité d’autrui.

En arrêtant Kemi Seba,  pensant l’empêcher de défendre ses positions, on en fait un martyr à peu de frais. On le victimise davantage auprès d’une certaine opinion qui pense que tous les malheurs des pays africains auraient pour origine la France.

L’arrestation et l’expulsion de Kemi Seba permettent à certaines idées de prospérer. Celles qui ont tendance à vouloir dédouaner l’Afrique de ses responsabilités dans les malheurs qui la frappent.

Au-delà du radicalisme et du manichéisme qui transparaissent dans les positions de certaines personnes, animées d’un désir d’émancipation, il faut tout de même leur accorder la possibilité d’exprimer leurs opinions.

En faisant une lecture dépassionnée des florilèges d’opinions qui circulent, l’on saura tirer ce qui est essentiel pour que marche la société vers la lumière. Voltaire a su bien résumer les choses, en ces termes : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ».

A.B/Ouaganews

Articles similaires

Burkina/Situation nationale : les encouragements du Conseil national des OSC au président du Faso

Ouaganews

Burkina : 3 diplomates français déclarés persona non grata, pour activités subversives

Ouaganews

PNDES/Plateau central : un taux de réalisation physique de 69,65% en 2020

Ouaganews

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.