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Déclaration sur les arrestations et exécutions extrajudiciaires : Cas de Boureîma Soumana à Sebba

A travers cette déclaration le MBDHP/SENO condamne des actes de violations graves de droits humains et rappelle que le respect des droits humains, la présomption d’innocence, le maintien de la cohésion sociale et de l’unité sont des principes cardinaux pour lutter efficacement contre le terrorisme. Lisez plutôt.

Le 11 avril 2020 aux alentours de 11h, Boureîma Soumana, jeune mécanicien à Sebba disparaissait après avoir été aperçu selon des témoins, en discussion avec le chef de brigade de gendarmerie de la ville, accompagné par un autre militaire. En effet, les militaires étaient venus ce jour à son atelier lui solliciter de passer à la brigade pour réparations sur des engins. Et depuis qu’il a quitté son lieu de travail à cet instant pour la brigade, sa famille n’a reçu aucune nouvelle de lui.

Aussi, toutes les tentatives au niveau local et régional de sa famille pour connaître son sort sont restées vaines. Sa famille, avec l’appui de nombreuses autorités et du MBDHP/SENO ont tenté sans succès de savoir où il se trouvait. Une parution en a été même faite dans le journal « Mutations » N°196 du 15 au 31 mai 2020.

Cependant, de façon curieuse, dans la soirée du 03 juin 2020, le corps sans vie et en putréfaction de Boureîma Soumana est découvert par les habitants d’un quartier de Sebba à proximité de l’endroit où les corps des responsables de l’ODJ/Yagha (Fahadou Cissé et Hama Balima) ont été découverts l’an passé.

Le cas de ce jeune mécanicien qui ressemble fort à une exécution extra-judiciaire vient allonger la liste des témoignages des arrestations et exécutions extrajudiciaires et cela nous interpelle à plus d’un titre. A ce cas, nous pouvons citer entre autres cas similaires :

  • Le 06 mai 2020 l’arrestation au marché de Bombofa, commune de Dori et la découverte plus tard des corps de douze (12) personnes civiles et sans armes ;
  • Le 07 mai 2020 la découverte des corps de cinq (05) autres personnes civiles du village de Peteguersé, commune de Gorgadji et qui, selon les recoupages, serait l’œuvre des forces de défense et de sécurité (FDS) et des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) ;

 

  • Les coups et blessures suivis d’assassinat le 16 mai 2020 de CISSE Amadou à Bangataaka, commune de Gorgadji par les volontaires pour la défense de la patrie (VDP) de Gorgadji.

Ces violations graves des droits humains par nos forces de défense et de sécurité (FDS) et assimilés sont contre-productives et révèlent leur faible capacité à s’adapter à cette guerre du terrorisme.

Elles contribuent également à mettre en danger, exposer les acteurs de défense des droits de l’Homme et singulièrement les organisations de la société civile (OSC) car pouvant être de potentielles cibles. Ces nombreuses violations constituent par ailleurs une preuve évidente que l’Etat burkinabé n’est partie aux différentes conventions de droits humains et ne vote des lois dans ce sens que par pur formalisme, conformisme. Ces nombreuses lois ne sont que de « la poudre aux yeux » des partenaires et institutions internationaux.

Au regard de toute cette situation, le MBDHP/SENO condamne ces actes de violations graves de droits humains et rappelle que le respect des droits humains, la présomption d’innocence, le maintien de la cohésion sociale et de l’unité nationale sont des principes cardinaux pour lutter efficacement contre le terrorisme et construire une véritable nation solidaire.

Ainsi, le MBDHP/SENO :

  • Dénonce l’attitude irresponsable de l’Etat burkinabé, signataire de nombreux instruments juridiques internationaux pour lesquels une application effective et réelle tarde à être observée au niveau interne ;
  • Exige du gouvernement qu’il prenne des mesures adéquates afin de protéger les personnes et leurs biens dans ces zones fortement touchées par l’insécurité ;
  • Incite les autorités, les forces de défense et de sécurité (FDS) d’exercer leur mission en toute responsabilité dans le respect strict des droits humains sans tomber dans le jugement facile que sont la discrimination et la stigmatisation;
  • Convie les autorités judiciaires à mener des investigations profondes de ces cas d’arrestations et d’exécutions extra-judiciaires pour punir conformément à la loi les auteurs de ces actes crapuleux.

Fait à Dori le 04 juin 2020 

Le bureau de la section

 

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