Le ministère en charge de l’Agriculture à travers sa Direction générale des services vétérinaires (DGSV), animé un point de presse ce vendredi 19 septembre 2015, à Ouagadougou. L’objectif est de faire le point sur les campagnes d’assainissement en cours sur le marché des aliments pour animaux et des produits laitiers au Burkina Faso.
Cette opération de grande envergure vise à garantir la qualité des produits mis à la disposition des populations, à travers des contrôles rigoureux sur les pratiques de fabrication, le respect des normes d’hygiène, et des analyses en laboratoire en vue de la délivrance d’autorisations provisoires aux établissements conformes.
Dans la région du Kadiogo, 266 dossiers ont été réceptionnés et examinés. À l’issue de cette phase, 209 ont reçu un avis favorable des inspecteurs vétérinaires. En revanche, 40 dossiers ont été jugés non conformes dès l’étape du contrôle documentaire, tandis que 17 autres ont été recalés suite à des inspections physiques des établissements, malgré un dossier administratif en règle.
Les établissements non conformes sur le plan documentaire seront notifiés pour corriger leurs irrégularités. En attendant, ils resteront fermés jusqu’à mise à jour de leurs documents.
Parallèlement aux inspections, des prélèvements ont été réalisés dans 83 établissements, totalisant 268 échantillons dont 237 pour les aliments pour animaux et 31 pour les produits laitiers.
Les résultats de laboratoire sont alarmants car 84,8% des échantillons d’aliments pour animaux contiennent des moisissures et levures à des niveaux supérieurs aux normes en vigueur (NBF 01-236 et NBF 01-239, édition 2021). En bromatologie, les taux de non-conformité sont également élevés : fibres (100%), matière sèche (97%), matière minérale (39%) et matière azotée totale (44,6%). Du côté des produits laitiers, 29% des échantillons analysés contiennent des bactéries coliformes. Leur qualité nutritionnelle est également préoccupante, avec des non-conformités observées pour les protéines (22%) et les glucides (16%).
Malgré ce constat globalement préoccupant, certains établissements se sont distingués par leur conformité. Le capitaine Aboubacar Nacro, directeur général de la DGSV, a annoncé que seuls les établissements ayant obtenu des résultats de laboratoire satisfaisants, notamment en microbiologie et en protéines, recevront une autorisation provisoire. Il s’agit de 57 établissements d’importation ou de commercialisation (dont 55 d’aliments pour animaux et 2 de produits laitiers), 17 producteurs d’aliments pour animaux et 8 transformateurs de produits laitiers.
La liste de ces établissements sera publiée sur les canaux de communication du ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques (MARAH).
Le capitaine Nacro a insisté sur l’importance de cette démarche qui vise à protéger les populations contre la consommation de produits de mauvaise qualité, mais aussi à réguler le marché. « La fermeture des établissements non conformes et la notification à ceux ayant échoué aux analyses de laboratoire permettront non seulement de garantir la sécurité sanitaire, mais aussi de limiter l’ouverture anarchique d’établissements non respectueux des normes », a-t-il déclaré.
Ce processus vise également à lutter contre la concurrence déloyale, afin de valoriser les structures respectueuses des bonnes pratiques de fabrication, de transformation et de commercialisation des aliments pour animaux et des produits laitiers.
Ahoua KIENDREBEOGO/OuagaNews.net