Ce lundi 3 novembre 2025, s’est ouvert à Ouagadougou un atelier d’envergure sous-régionale consacré à la finalisation et à l’adoption du plan sous-régional de gestion du patrimoine culturel en temps de crise. Organisé par le Conseil international des musées (ICOM), cet atelier réunit, pendant deux jours, des représentants venus du Burkina Faso, du Mali, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Togo.
Le patrimoine culturel constitue pour les peuples le socle de la mémoire collective et le lien vivant entre les générations. Cependant, face aux multiples mutations et menaces telles que les crises sécuritaires, les catastrophes naturelles ou encore conflits armés, ce patrimoine se trouve aujourd’hui exposé au péril. D’où la nécessité, pour les acteurs du secteur, de réfléchir ensemble à des mécanismes de protection efficaces et adaptés au contexte ouest-africain.

Dans le discours d’ouverture, prononcé au nom du ministre en charge de la communication, Jean-Baptiste Ouédraogo, chargé de mission, a souligné l’importance d’une action concertée :
« Face à cette réalité, il est impératif que nous, acteurs du patrimoine de l’espace ouest-africain, unissions nos forces pour anticiper, prévenir et répondre efficacement aux crises. C’est tout le sens de ce projet structurant : concevoir ensemble un plan sous-régional de gestion du patrimoine culturel en temps de crise, adapté à nos contextes, fondé sur nos expertises, et porté par une volonté commune de sauvegarde. »
L’atelier de Ouagadougou se veut donc un cadre d’échanges et de partage d’expériences entre experts, conservateurs, chercheurs et responsables d’institutions patrimoniales. Il s’agit, pour ces participants, d’aboutir à un document de référence capable d’orienter les politiques nationales et régionales en matière de gestion du patrimoine en période de crise.
Le président de l’ICOM Niger, Abdramane Gabidan, a, pour sa part, rappelé la gravité de la situation dans certains pays du Sahel, particulièrement ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES).

« Aujourd’hui, vous n’êtes pas sans ignorer ce qui se passe dans les pays de l’AES. Ces pays sont victimes de plusieurs facteurs dont le terrorisme. Cela a entraîné une dégradation de ce que nous avons de plus cher, c’est-à-dire le patrimoine culturel. Si rien n’est fait, nous n’aurons plus rien à transmettre à nos enfants. Le patrimoine est un héritage, et nous avons une obligation morale de le préserver », a-t-il déclaré.
Pour lui, la mutualisation des efforts est indispensable afin de mettre en place un cadre commun de sauvegarde, incluant même les pays moins exposés aux menaces sécuritaires.
En réunissant six pays de la sous-région, cet atelier marque une étape importante dans la coopération culturelle ouest-africaine. La finalisation et l’adoption du plan sous-régional de gestion du patrimoine culturel en temps de crise devraient permettre de renforcer la résilience des institutions patrimoniales et de garantir la transmission de cet héritage aux générations futures.
Ainsi, pendant deux jours, Ouagadougou devient le carrefour des réflexions sur la préservation du patrimoine africain face aux crises, avec l’ambition commune de sauvegarder la mémoire et l’identité des peuples.
Ahoua KIENDREBEOGO/OuagaNews.net

