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Hyacinthe Kafando m’a dit : « toi si tu ne la fermes pas, tu vas rejoindre les autres » Alouna Traoré

Le président du tribunal militaire, Urbain Méda, continue de recevoir les dépositions des témoins des évènements du 15 octobre 1987, qui ont coûté la vie au président Thomas Sankara et 12 de ses compagnons. Le 70e témoin Alouna Traoré a donné sa version des faits, ce mardi 21 décembre 2021.

Alouna Traoré, administrateur de formation, spécialement des ressources humaines, le seul rescapé des évènements du 15 octobre 1987, était devant la barre pour témoigner. Il dira que le 14 octobre, le président Sankara l’avait envoyé au Bénin pour récupérer des documents d’un parti avant-gardiste.

De retour le même jour, c’est le lendemain, au courant d’une réunion, qu’il devrait faire le point de la mission au président Thomas Sankara. Et cette rencontre a été programmée le 15 octobre, à 16 h au Conseil.  » Lorsque Sankara est arrivé, à peine j’ai eu le temps de dire que j’ai quitté Ouagadougou, que les crépitements de balles ont commencé. Et Sankara nous a dit de rester sur place, que c’est lui qu’ils veulent.

Il a ajusté son survêtement et il est sorti les mains en l’air comme dans un film western. Ils ont tiré sur lui et il est tombé. Nous sommes sortis en file indienne et moi j’étais le dernier. Ils ont tiré sur les autres. Et Nabié N’soni a dit qu’il y a un qui n’est pas mort, il faut l’amener  dans la salle. En montant les escaliers, j’ai demandé à aller me soulager. Ensuite, il m’a conduit dans la salle où j’ai retrouvé ceux qui m’ont devancé. Et le 16 octobre, « on est venu nous dire que nous pouvons rentrer chez nous ».

Quelques jours après les évènements, Alouna Traoré a été convoqué à la gendarmerie, il a trouvé là-bas Hyacinthe Kafando qui lui a dit : « toi si tu ne la fermes pas, tu vas rejoindre les autres ». Par la suite j’ai continué en Côte d’Ivoire, avant de revenir plus tard. Pour Alouna Traoré, ce n’était pas une tentative d’arrestation mais, c’est un assassinat politique.

Tenkodogo Noaga Daniel, Sawadogo Nonganeeré, Sosso Dimassé, Noaga Alexis Ouédraogo et Sampougdou Gérard ont témoigné.

Pour sa version des faits, Tenkodogo Noaga Daniel qui était soldat de 1ère classe à l’époque des faits, raconte que le 15 octobre 1987, il était au domicile du chef de corps Blaise Compaoré. Il se rappelle que ce jour-là, seul Salifou Diallo est venu voir Blaise Compaoré.

Il écrivait sous le hangar et il a même mangé là-bas. Par rapport aux postes de garde au domicile de Blaise Compaoré, il dira qu’il y a un poste de garde dans la journée et trois, la nuit. Quant à Nonganeeré Sawadogo, soldat de 1ère classe, il confirme la présence de Salifou Diallo chez Blaise Compaoré, le 15 octobre 1987. En ce concerne la présence de Hyacinthe Kafando, il dira :  » je ne sais pas s’il est venu mais chaque matin, il vient au domicile de Blaise Compaoré. Sosso Dimassé lui, était de la sécurité du président Thomas Sankara.

Le jour des faits, il n’était pas de service. Mais il était au palais. Il est venu pour envoyer la moto de l’aide du camp Famoro Ouattara chez le mécanicien. Finalement, ils sont allés ensemble. C’est au retour qu’ils ont vu les gens qui fuyaient. Ils parviendront à arriver au palais. Il indique qu’il est resté au palais jusqu’au lendemain.

Il se souvient aussi qu’un jour, Otis lui a montré une bague d’alliance, il m’a dit que c’est celle du président Thomas Sankara. Sompougdou Gérard était chauffeur au garage au niveau du Conseil, il n’a pas été un témoin oculaire. Il dit qu’après le 15 octobre 1987, on l’a envoyé conduire Somé Jean Michel. C’était le nom de Charles Taylor,  quand il vivait au Burkina Faso.

Moussa Wandaogo/Ouaganews

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