Sous la présidence du Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo, les états généraux de la décentralisation ont débuté ce mercredi 10 septembre 2025, à la salle de conférence de Ouaga2000. Un rendez-vous de grande portée, réunissant les gouverneurs des 13 régions du Burkina Faso autour du thème : « Quelle décentralisation pour un développement local et une meilleure contribution à la sécurisation du territoire ? »
À travers cette concertation, le gouvernement burkinabè entend opérer une refondation du processus de décentralisation, dans un contexte marqué par de profondes mutations sociales, sécuritaires et politiques. Pendant trois jours, acteurs institutionnels, forces vives et experts se pencheront en plénière sur les réalités du terrain, à la lumière des synthèses issues des consultations régionales préalablement tenues à travers le pays.
Dans son allocution d’ouverture, le Premier ministre, Jean Emmanuel Ouédraogo, a souligné la nécessité de revoir en profondeur les mécanismes actuels de la gouvernance locale. Selon lui, « ces réflexions offrent l’opportunité de bâtir un nouveau pacte social entre l’État et les collectivités territoriales, fondé sur la justice sociale, la légitimité des institutions locales, la promotion de l’intérêt général, la participation active des citoyens, l’équité et la redevabilité ».
En effet, malgré les avancées enregistrées depuis l’adoption du processus de décentralisation, plusieurs défis demeurent. Parmi eux, la faible capacité des collectivités à exercer pleinement les compétences qui leur sont transférées, une implication encore timide des populations dans l’élaboration et la mise en œuvre des projets de développement, ou encore la difficulté à créer de la richesse et des opportunités d’emploi pour les jeunes à l’échelle locale.
L’ambition affichée de ces états généraux est donc de redéfinir un modèle de décentralisation mieux adapté aux réalités socioculturelles et sécuritaires du Burkina. Il s’agit, selon les organisateurs, de recueillir les perceptions des populations, identifier les blocages et proposer des réformes audacieuses orientées vers une gouvernance participative, inclusive et légitime.
« Tout va se décider avec la participation de nos populations », a rappelé Emile Zerbo, ministre en charge de la décentralisation. « Il y a eu déjà des rencontres au niveau régional, et aujourd’hui, ils vont échanger encore pour voir quelle option choisir pour que notre décentralisation, qui connaît des hauts et des bas, ne soit plus dans cette optique, mais qu’elle soit beaucoup plus efficace pour le meilleur des populations. »
Ces états généraux s’inscrivent ainsi dans une dynamique de refondation de l’État à partir de la base, avec pour objectif final l’amélioration des conditions de vie des populations. La démarche participative adoptée entend garantir que les réformes proposées soient porteuses de sens pour les citoyens et viables dans un contexte sécuritaire encore fragile.
Au terme des travaux, des propositions concrètes devront émerger pour corriger les insuffisances du système actuel et renforcer la contribution des collectivités à la stabilisation du pays, tout en assurant un développement local durable et équitable.
Ahoua KIENDREBEOGO/OUAGANEWS.NET