Le ministère en charge de l’Administration territoriale, par la voix de son directeur général Jean-Pierre Vogna, a animé une conférence de presse ce jeudi 31 juillet 2025 à Ouagadougou. Objectif, apporter un éclairage sur la nouvelle loi portant liberté d’association au Burkina Faso, récemment adoptée par l’Assemblée législative de la transition.
En effet, dans un contexte national marqué par une crise sécuritaire persistante depuis près d’une décennie, le gouvernement burkinabè entend renforcer la transparence et la régulation du secteur associatif. Une démarche inscrite dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
La nouvelle loi, votée en juillet 2025, introduit huit innovations majeures par rapport à l’ancienne législation. Parmi elles, on peut citer, la clarification du concept d’association, avec une distinction nette désormais établie entre les associations, les organisations politiques et les structures à but commercial, interdiction pour certains responsables publics en fonction notamment les présidents d’institution, ministres, députés, chefs de circonscription administrative et présidents de conseil de collectivité territoriale de diriger des associations actives dans leur ressort territorial. Une mesure destinée à prévenir les conflits d’intérêts, le trafic d’influence et les confusions de rôle, limitation du cumul de responsabilités, interdisant à une même personne d’être premier responsable de plus de deux associations, afin d’assainir l’environnement associatif et d’en renforcer la crédibilité, obligation faite aux associations étrangères de désigner un représentant et un responsable financier, tous deux de nationalité burkinabè et résidant au Burkina Faso. L’objectif, prioriser les compétences locales dans la gestion des structures étrangères et la mise en place d’un dispositif intégré de suivi des associations, impliquant davantage les chefs de circonscription administrative dans la supervision des activités des associations et ONG dans leur zone de compétence.
« Cette loi responsabilise davantage les chefs de circonscription administrative dans le suivi des organisations associatives et la supervision de leurs activités sur leur ressort territorial. Elle a également le mérite d’exiger l’établissement d’une cartographie des associations et des ONG exerçant sur l’ensemble du territoire national », a déclaré Jean-Pierre Vogna.
La loi n°011-2025/ALT du 17 juillet 2025, promulguée par le décret présidentiel n°2025-0959/PF du 23 juillet 2025, s’inscrit donc dans une dynamique de régulation renforcée du secteur des Organisations à but non lucratif (OBNL), dans une perspective de sécurité nationale.
Composée de 7 chapitres et 87 articles, elle ambitionne de faire du cadre associatif burkinabè un levier plus structuré, transparent et conforme aux enjeux de gouvernance actuelle.
Ahoua KIENDREBEOGO/OuagaNews.net