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Burkina/Renchérissement des prix des produits de grande consommation : les mesures de mitigation du gouvernement

L’année 2021 a été marquée par un renchérissement des prix des produits de grande consommation. Ce phénomène qui affecte les économies des pays au sud du Sahara appelle des mesures fortes venant des gouvernements.

L’augmentation des prix des denrées alimentaires en 2021 est la plus importante, depuis 10 ans, selon le Fonds des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). Les prix des huiles végétales, du sucre et des céréales ont connu une flambée dans toute la région ouest-africaine. Les produits alimentaires locaux ont par endroits, connu une augmentation de près de 40%.

La première cause, selon les économistes, est la reprise de l’activité économique dans un contexte de renchérissement du trafic maritime, après des mois d’arrêt dû à la maladie à coronavirus (COVID-19). En effet, 80 % des biens consommés dans le monde sont transportés par des navires, ce qui fait que les coûts des porte-conteneurs ont un impact particulier sur le commerce mondial.

Ainsi, les taux de fret qui étaient quasi stationnaires, ont connu une hausse soutenue, depuis juin 2020. Pour le cas spécifique des importateurs burkinabè, le coût du fret qui s’évaluait à 40 dollars environ la tonne, se situe désormais autour de 110 dollars.

Au renchérissement des coûts du fret, il faut désormais intégrer, selon une étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), une demande d’importation de biens de consommation manufacturés plus importante dont une grande partie est transportée par porte-conteneurs maritimes.

Cette situation est la résultante des mois de confinement qui a modifié les habitudes de consommation et augmenté le commerce en ligne. Dans le même temps, les matières premières nécessaires à la production de ces biens ont connu une pénurie liée à une explosion de la demande chinoise, avec pour conséquences, les augmentations des prix fournisseurs et la longueur des délais de livraison.

Pour le Burkina Faso, qui importe près de 70 % de produits pour sa consommation alimentaire, selon les statistiques de la FAO, la conséquence directe de tous ces facteurs est la hausse des prix des produits importés.

Mais, les denrées locales ne sont pas épargnées. Au premier semestre de l’année 2021, les prix du mil, du sorgho blanc et du maïs ont connu une augmentation respectivement de 17%, 18% et 27% par rapport aux prix relevés à la même période en 2020.

Cette hausse est essentiellement due à la crise sécuritaire qui a impacté la disponibilité des céréales dans certaines zones à fort défi sécuritaire, et les exportations frauduleuses du fait de la porosité des frontières, malgré la suspension des autorisations spéciales d’importation.

De façon générale, selon l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), l’indice harmonisé des prix à la consommation était de 3,9% entre février et mai 2021, pour une norme communautaire fixée à 3% par l’Union monétaire et économique ouest-africaine (UEMOA).

Pour répondre aux défis du renchérissement des prix des produits de grande consommation, le gouvernement a mis en place des mesures de mitigation d’ordre conjoncturel et s’est engagé dans des mesures structurelles.

Le Ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat a renforcé la surveillance du marché dans le but de rassurer les consommateurs de la disponibilité et de la qualité des stocks. Ainsi, les équipes des structures de contrôle sillonnent les 13 régions du Burkina pour contrôler et aussi, sensibiliser les opérateurs économiques au respect de la réglementation économique.

Parallèlement, les autorités du département dialoguent régulièrement avec les importateurs, afin de lever d’éventuels goulots d’étranglement qui pourraient entraver l’approvisionnement régulier du pays. Une mesure supplémentaire a été prise pour suspendre les Autorisations spéciales d’exportation (ASE) dont la validité était toujours en cours, afin d’éviter la sortie des céréales locales du territoire national.

La Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS) a pour sa part, ouvert à ce jour, 208 points de vente à prix social, approvisionnés régulièrement avec environ 15 559 tonnes.

Les gouverneurs ont été mis à contribution pour fixer les prix des céréales locales dans leurs ressorts territoriaux respectifs de compétence, conformément aux dispositions réglementaires.

Enfin, face aux besoins de ressources humaines, 433 agents du MICA ont été assermentés pour renforcer la capacité des corps de contrôle.

Le gouvernement poursuit les actions pour faire face à la flambée des prix. Il s’agit, entre autres :

– de soutenir les huiliers organisés autour de la grappe huilerie de Bobo-Dioulasso, à l’effet de mieux accompagner la structuration de la filière et de booster la production nationale d’huile, grâce aux fonds alloués pour la relance économique ;

– de travailler à la dynamisation du cadre de concertation tripartite sur les produits de grande consommation qui est une instance de veille et de proposition, regroupant un certain nombre de départements ministériels, mais aussi la Ligue des consommateurs, les syndicats et le secteur privé.

Au-delà de ces actions, l’ambition du gouvernement est de permettre au Burkina Faso, non seulement de sortir de la dépendance, mais aussi de faire face aux chocs futurs. Pour contenir la flambée des prix et faire face au déficit de l’offre, l’accroissement de la production nationale est privilégié, à travers :

– l’opérationnalisation de l’Initiative présidentielle produire un (01) million de tonnes de riz ;

– l’amélioration de l’accessibilité aux variétés à haut rendement et l’adoption d’itinéraires techniques performants ;

– la promotion d’une mécanisation agricole intensive, à travers la facilitation de l’accès aux technologies innovantes ;

– le soutien à la modernisation des infrastructures de production, de stockage, de transport et de commercialisation.

Pour faciliter la disponibilité et l’accessibilité des produits de grande consommation aux populations, le gouvernement poursuit la mise en œuvre du projet visant une centrale des produits de grande consommation.

Le processus d’adoption de la loi portant organisation de la commercialisation et la transformation des produits des filières porteuses au Burkina Faso est en cours, afin de résoudre les problèmes que vivent celles-ci via une meilleure coordination des interventions des différents acteurs directs et indirects dans les filières concernées.

Conformément aux orientations stratégiques déjà définies dans la stratégie nationale d’industrialisation, le gouvernement travaille à diligenter la mise en œuvre du Plan d’industrialisation accélérée (PIA) qui va se traduire par la concrétisation des projets d’investissements dans les trois (03) filières que sont le coton, le bétail-viande et les carrières et matériaux de construction.

L’accélération de l’implémentation du Projet de renforcement du capital productif des Petites et moyennes entreprises (PRCP-PME) est engagée. Ce projet contribuera fortement à accroître la compétitivité des PME évoluant dans la transformation locale des matières premières.

La mise en œuvre du programme « Une région, une unité de transformation agroindustrielle » se dessine également, avec des projets comme celui de la mise en place d’unités de traitement de la tomate à Ouahigouya, Yako et Gourcy, et la mise en place d’une unité de production de sucre dans l’agropôle de Samendeni.

C’est dire qu’au-delà des actions de surveillance du marché, à travers les contrôles, la solution ultime réside dans l’accroissement de la production agricole et industrielle pour mettre le Burkina à l’abri de la dépendance des produits de grande consommation.

DCPM / Ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat

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