Ouaganews.net, en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), propose une série d’articles sur les difficultés à exécuter les marchés publics au Burkina par les PME. Surtout dans les zones à fort défi sécuritaire. Nous avons rencontré Sidy Ouédraogo, opérateur économique à Ouahigouya qui nous fait le point de l’impact de l’insécurité sur les affaires dans sa région. Lisez plutôt !
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Sidy Ouédraogo opérateur économique du Nord. J’évolue dans le domaine des produits du cru. A d’avoir le sésame, le karaté et son beurre, l’oseille rouge communément appelée bissap…
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans l’exécution des marchés dans votre région ?
Vous savez que, notre région est durement affectée par l’insécurité. Vu cette situation, nous ne pouvons plus travailler comme nous le faisions de par le passé. Tout simplement parce que nous ne pouvons plus aller partout où nous voulons. Cette situation est une énorme difficulté pour nous. C’est pourquoi nous souhaitons une implication de tous les Burkinabè aux côtés du gouvernement, pour que l’insécurité soit un vieux souvenir dans notre pays. Les autres difficultés non moins importantes sont la procédure de passation des marchés et le payement après exécution des travaux.
Quelles sont les mesures que le gouvernement peut prendre pour résoudre ces difficultés ?
Une des mesures urgentes est le payement de la dette intérieure. Il est vrai que le gouvernement fait de son mieux pour le payement. Mais notre souhait que ça soit encore plus accéléré afin de permettre à plusieurs acteurs du privé de pouvoir relancer leurs affaires. Je parlerai encore de la procédure de passation des marchés. Si le gouvernement allège la procédure pour nous, cela permettra à plusieurs entreprises de bénéficier des marchés publics.
Quelles sont les impacts de l’insécurité dont vous parlez sur l’exécution des marchés dans votre région ?
Ceux qui sont dans le BTP, ne peuvent plus se rendre dans toutes les provinces de la région pour y exécuter des travaux, insécurité oblige. Du coup, plusieurs parties des 4 provinces du Yatenga, du Lorum, du Zondoma et du Passoré sont inaccessibles, voire délaissées. Des commerçants ne peuvent plus se déplacer pour l’achat des produits qu’ils vendaient à travers le pays. Cette situation entraîne d’énormes pertes au niveau de produits périssables.
Quelles sont les solutions que le gouvernement peut prendre pour résoudre les difficultés soulignées ?
D’ores et déjà, le gouvernement est engagé à vaincre l’hydre terroriste. Cet engagement est déjà une voie de sortie de cette difficulté due à l’insécurité. Lors des échanges gouvernement et secteur privé, la question des achats bord champ a été longuement abordée. A ce niveau aussi, le gouvernement est disponible pour que la concurrence déloyale que des acheteurs étrangers nous font subir, puisse prendre fin. Je profite de vos lignes raconter une situation que j’ai vécue en Egypte en octobre 2024.
Présent à une foire dans ce pays avec des produits de chez nous, j’étais surpris de constater que des Egyptiens prisent nos produits. Malheureusement, ils pensent que ces produits viennent du Ghana, parce ce pays a signé un protocole avec l’Égypte pour les lui servir. J’ai même eu des partenaires prêts à prendre du bissap et du beurre de karité. Mais ils me disent de passer par des acteurs ghanéens, parce que c’est leur monopole, compte tenu de ce qui lie leurs deux pays. Si nos autorités voyaient de ce côté, les acteurs locaux en tireraient profit et c’est le Faso qui gagne.
Avez-vous un dernier mot pour clore cet entretien ?
Le dernier mot est de remercier le gouvernement de la la tenue effective de la rencontre public et privé. Je profite de vos lignes pour une fois de plus dire que nous acteurs attendons et souhaitons une mise en œuvre des suggestions et engagements à cette 21ème rencontre gouvernement et secteur privé.
Entretien réalisé Par Moubachir Dao/OUAGANEWS.NET-Bobo-Dioulasso