Dans le but de renforcer sa visibilité et d’informer les usagers de la route de ses missions, la Coordination nationale de contrôle des forces de police (CONACFP) a animé une conférence de presse ce mardi 12 août à Ouagadougou. Présidée par le coordonnateur national, Kanou Coulibaly, cette rencontre avec les médias visait à faire connaître cette structure encore méconnue du grand public.
Face à la recrudescence des plaintes liées aux tracasseries policières, aux cas de racket et actes de corruption sur les axes routiers du Burkina Faso, le gouvernement a jugé nécessaire de créer la CONACFP. Cette cellule spéciale a pour mission de lutter efficacement contre les pratiques illégales et les abus commis par certains agents de la sécurité intérieure.
Parmi ses attributions, la CONACFP contrôle la qualité des prestations des forces de police sur les routes, développe des outils d’information et de sensibilisation, traite des plaintes des usagers et mène des investigations administratives à transmettre à l’autorité de tutelle.
« La CONACFP peut s’autosaisir en cas de constat de manquements, lors des missions de contrôle qualité ou être mise en mouvement sur instruction de du ministre de la sécurité », a précisé Kanou Coulibaly.
Pour faciliter la remontée des plaintes, plusieurs moyens de contact sont mis à la disposition des usagers, un numéro vert : 10 20 (appels gratuits depuis les réseaux Orange et Moov WhatsApp : +226 70 20 07 32, Adresse postale : 01 BP 6466 Ouagadougou 01, dépôt physique : Siège de la CONACFP, rez-de-chaussée de l’immeuble Pyramide, Avenue de l’Indépendance, Ouagadougou
Ces dispositifs permettent à toute personne victime d’abus de signaler les faits afin qu’une suite administrative soit donnée.
Malgré sa volonté d’agir avec efficacité, la CONACFP fait face à plusieurs contraintes. Le coordonnateur a notamment cité le non-fonctionnement du numéro vert en continu (24h/24 et 7j/7), la difficulté pour les usagers à identifier clairement les agents ou leur unité d’appartenance, l’incompréhension linguistique entre certains usagers (notamment étrangers) et les agents de la sécurité
Face à ces limites, des réformes sont en cours. Une relecture du décret fondateur de la CONACFP est prévue afin d’élargir ses prérogatives. De plus, l’acquisition prochaine d’une plateforme numérique est annoncée pour renforcer l’accessibilité et la permanence du contact avec les usagers.
La CONACFP se veut être un instrument de bonne gouvernance et de redevabilité dans le secteur de la sécurité routière. Par cette conférence de presse, elle marque une étape importante dans la consolidation de la confiance entre les forces de l’ordre et les citoyens burkinabè.
Ahoua KIENDREBEOGO/OuagaNews.net