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[INTERVIEW] Africa Sport Development Foundation : Ibrahim Ndiaye fait le constat que les clubs de sport connaissent des difficultés en matière d’équipement

L’équipement sportif constitue un problème au sein des clubs et cela freine la pratique convenable de la discipline. Une préoccupation qui sera bientôt résolue, sinon atténuée, grâce à la création d’une fondation, Africa Sport Development Foundation (ASDF) qui veut cogiter dans le domaine. Pour une œuvre de pionnier au Burkina, c’en est vraiment une et l’initiative est de Ibrahim Ndiaye, ancien président de la Fédération burkinabè de baseball et actuel président de la Fédération burkinabè de cricket. Dans cette interview en exclusivité qu’il a bien voulu nous accorder, Ibrahim Ndiaye déroule les grandes lignes de la fondation, explique comment la fondation va s’y prendre pour satisfaire les demandes en matériel à elle soumises par les fédérations et clubs.

Ouaganews.net : Le 8 mars 2024, des clubs de sport ont reçu du matériel de Africa Sport Dévelopment Foundation. Vous êtes le président de la structure, présentez-nous  la, faites nous la genèse de sa création et dites-nous les objectifs que vous poursuivez ?

Ibrahim Ndiaye : C’est suite à une expérience vécue, il y a longtemps que je suis dans le milieu du sport. J’ai commencé avec le baseball, j’ai évolué dans le baseball en fédération, après j’ai occupé le poste de secrétaire général de la Confédération africaine de baseball, j’ai côtoyé beaucoup les clubs, j’ai vu que dans le domaine du sport, il y a un problème d’équipement, les fédérations nous demandaient beaucoup d’aides en équipement, ce n’est pas seulement au football.

C’est là que je me suis dit que c’était bon d’aller vers les fondations pour pouvoir aider les fédérations à avoir du matériel. C’est un constat qui a été fait sur l’ensemble des fédérations en Afrique, le problème criant qui revenait chaque fois, c’était le problème d’équipement, il y a aussi le problème d’infrastructures, mais le plus important, même c’est le problème d’équipement sans équipement on ne peut pas pratiquer une discipline sportive. Je me suis donc dit, tiens ! est-ce que je ne vais pas essayer de créer une fondation pour aider à résoudre ce problème de l’équipement. C’est là j’ai pensé à créer une fondation pour l’Afrique.

Le projet a été monté au Burkina Faso, il a vu le jour le 21 juin 2021, nous avons même eu notre arrêté d’exercer du ministère de l’Administration territoriale, le siège du projet est au Burkina Faso. Ce n’est pas uniquement le problème de l’équipement, même les clubs ont des problèmes de terrain d’entraînement, et dans la mesure du possible, la fondation va organiser aussi des compétitions, des formations, créer des académies, etc. Nous avons même commencé à remettre du matériel à des fédérations, notamment la Fédération burkinabè de cricket qui est une nouvelle fédération qui vient d’être créée le 13 mai 2023.

Elle nous a posé ses doléances en matière d’équipements, on a vu que c’était bon de commencer par le cricket, moi-même étant le président de la fédération, comme on aime à le dire, charité bien ordonnée commence par soi-même, mais nous n’avons pas seulement aidé que le cricket, nous avons aussi aidé la Little league baseball qui concerne les enfants de 9 à 12 ans. Nous avons commandé du matériel qui est venu des Etats-Unis.

Les enfants étaient vraiment contents, si bien qu’ils ont repris les activités, nous avons aussi doté des clubs de cricket, ce sont des équipements que nous avons collectés. Cela fait 24 clubs que nous avons doté de matériel de cricket, il y a aussi les clubs des lycées, des écoles primaires, les centres féminins de formation, nous avons aussi déjà donné du matériel à la Fédération ivoirienne de baseball.

 Ouaganews.net : Quelles conditions un club doit- il remplir pour bénéficier de votre aide ?

Ibrahim Ndiaye : Il faut que le club soit structuré et avoir un récépissé de reconnaissance. Le club peut passer par sa fédération ou nous solliciter directement, nous sommes ouverts et prêts à aider tout le monde, notre souci est d’aider le club à pratiquer la discipline, à la développer, il suffit d’adresser une demande à la fondation qui étudiera sa faisabilité.

 Ouaganews.net : Toutes les disciplines sportives peuvent-elles vous solliciter ?

Ibrahim Ndiaye : La fondation ne fait pas de discrimination, nous aidons toutes les disciplines :  football, handball, volley ball, etc. C’est vaste, mais nous pouvons faire des programmes. Par exemple, on peut dire cette année, nous aidons quatre disciplines, l’année suivante, on change et au fur et à mesure tout le monde sera servi, mais si d’aventure, il y a des dons qui arrivent et que nous voyons que nous pouvons aider encore plus, on n’hésite pas à élargir.

 Ouaganews.net : Vous venez à peine de commencer vos activités ; est-ce que les fédérations sportives sont au courant de votre existence ?

Pas toutes les fédérations, mais il y en a qui sont au courant, parce que les dons que nous avons déjà effectués il y a eu des publications, surtout les nouvelles fédérations comme le cricket, le floorball, le tir à l’arc, le roller sport, le teqball. Mais nous allons envoyer des courriers à toutes les fédérations pour les informer de notre existence, on est aussi en train de mettre en place un site web, où les fédérations pourront nous contacter directement pour nous soumettre leurs doléances

 Ouaganews.net : L’équipement sportif coûte cher, comment allez-vous vous arranger pour pouvoir contenter les demandes, ne craignez-vous pas d’être débordé?

Ibrahim Ndiaye : Les équipements coûtent cher c’est vrai, mais on peut lancer des appels aux partenaires comme c’est une fondation exemple, la fédération de football nous touche pour un besoin de 100 ballons pour le football féminin, nous allons publier cela sur notre site, il y aura des gens qui vont réagir, nous allons tisser des contacts avec nos partenaires.

La fondation pourrait également faire des propositions aux fédérations. Ce n’est pas uniquement le volet financier, on peut avoir le matériel pour la fédération, et demander à la fédération d’assurer le transport, il y a cette possibilité, nous pouvons assurer la matière brute, nous avons tel et tel équipement ici, et demander à la fédération de nous aider à le transporter, si toutefois il y a des créneaux pour faire venir le matériel, on le fera.

C’est ce que nous avons fait avec la fondation Pich for baseball, chez elle son objectif c’est de collecter du matériel et quand tu lui demandes elle va te dire voilà nous avons tel matériel ici, mais vous assurez le transport, c’est dans ce sens aussi que nous allons voir comment aider les fédérations. Si nous sommes débordés par les demandes, c’est bon, mais ça sera planifié, en management, on dit le POC (Planifier, organiser et contrôler) s’il y a beaucoup de demandes, on va essayer de planifier.

 Ouaganews.net : Quelles sont les sources de financement de la fondation ?

Ibrahim Ndiaye : Nous comptons sur nos partenaires, mais également sur nos propres fonds, on doit chercher aussi des sponsors pour nous aider. Aussi au niveau des membres fondateurs il y a des cotisations chaque année, pour assurer son fonctionnement, il faut un minimum de fonds pour pouvoir créer une fondation, les membres fondateurs doivent apporter leurs apports, nous devons compter d’abord sur nos propres fonds avant de penser aux partenaires.

Les premiers dons que nous avons eu à faire ont coûté environ quatre millions FCFA, la fondation l’a fait avec ses propres ressources pour pouvoir être crédible aux yeux des partenaires.

Ouaganews.net : Dans votre sigle, il y a le terme angliciste « Africa », donc il ne s’agira pas seulement de clubs burkinabè ?

Ibrahim Ndiaye : Non la fondation n’agira pas seulement au Burkina, c’est pour toute l’Afrique, on va se faire connaître et organiser des formations pour toute l’Afrique au management du sport, dans le volet du sports il y a beaucoup de choses à voir, mais c’est beaucoup négligé, on voit que les gens font des formations au management du commerce, assurance, banque… il faut des formations afin de permettre aux fédérations d’être bien organisées, structurées, c’est aussi cela, le rôle de la fondation.

Nous allons songer à ouvrir des succursales à travers les régions de l’Afrique, le siège étant déjà au Burkina Faso qui est en Afrique de l’Ouest, moi-même je suis Burkinabè, on verra pour l’Afrique centrale, de l’Est, australe, du Nord, etc., et avoir des représentants qui vont travailler ensemble.

Ouaganews.net : Votre mot de la fin pour conclure cette interview

Ibrahim Ndiaye : Je remercie votre média pour l’opportunité qu’il me donne de faire connaître la nouvelle structure, également tous ceux-là qui ont déjà accompagné la fondation, merci aux partenaires ici au Burkina et à l’extérieur qui nous ont aidé, les matériels de cricket que nous avons donnés sont venus de l’Inde, c’est grâce à des partenaires là-bas, nous remercions aussi le ministère en charge des sports, le ministère de l’Administration territoriale d’avoir validé la création de la fondation en tous les cas, nous pensons aider à développer le sport en Afrique en général et au Burkina, en particulier.

Notre souci est d’amener le maximum de gens à pratiquer le sport, car une population qui ne pratique pas le sport est une population malade et improductive, la pratique du sport maintient le corps sain dans un esprit sain, et réduit considérablement la mortalité et accroît l’espérance de vie. A terme, je compte me retirer des structures dirigeantes du sport et me consacrer entièrement à ma fondation afin de mieux aider les fédérations et les clubs en matière d’équipements.

Entretien réalisé par Barthélemy KABORE/Ouaganews.net

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