L’ONG We World a lancé, depuis le mardi 7 octobre 2025, à Ouagadougou, une série d’ateliers de formation de deux jours à l’intention des Organisations de la société civile (OSC), blogueurs et journalistes sur les questions migratoires.
Selon les statistiques, près de 10 % des Burkinabè vivent à l’étranger. Ce phénomène migratoire est souvent motivé par la recherche d’opportunités économiques, ou encore par des pressions sociales, sécuritaires ou environnementales. Cependant, cette migration prend régulièrement des formes irrégulières, exposant de nombreux migrants, en particulier les femmes et les jeunes, à des conséquences telles que la traite des personnes, les violences sexistes et diverses violations des droits humains.
C’est donc dans le souci de sensibiliser davantage sur les dangers liés à la migration irrégulière, tout en promouvant la migration intrarégionale comme alternative, que We World a initié ces sessions de renforcement de capacité. L’objectif est de permettre aux participants de mieux s’approprier les textes juridiques encadrant la migration, d’en comprendre les enjeux et d’être à même de produire des contenus éclairés et adaptés à leurs différents canaux de diffusion.
« Durant ces deux jours de formation avec les journalistes, on a abordé les thématiques liées à la migration, telles que les conséquences de la migration irrégulière et le cadre juridique au niveau national, sous-régional et international », a indiqué Hassan Koubere, formateur.
Pour les journalistes présents, cette initiative arrive à un moment crucial, au regard du contexte sécuritaire actuel du Burkina Faso. En témoigne Nafissatou Yemboini, journaliste participante :
« Je peux dire que cela a été très bénéfique pour nous. Nous avons pu apprendre davantage sur cette thématique, et cela représente une opportunité pour mieux orienter nos productions sur les risques liés à la migration irrégulière, en s’appuyant aux textes de loi en vigueur. »
Du côté des organisateurs, l’accent est mis sur le rôle central que jouent les professionnels des médias dans la sensibilisation des populations.
« Les médias sont aujourd’hui le meilleur canal pour atteindre nos cibles grâce à leur large audience. À l’issue de cette formation, nous espérons pouvoir collaborer avec certains d’entre eux afin de toucher un plus grand nombre de personnes », a confié Mahamadou Cissé, membre de l’organisation We World.
Ce programme de formation s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « Parcours régionaux pour la prévention de la migration irrégulière, la lutte contre le trafic des migrants, la traite des êtres humains et la protection des femmes et jeunes en situation irrégulière en Afrique de l’Ouest, y compris dans la sous-région du Sahel ». Un projet multi-pays, financé par l’Union européenne à travers le mécanisme de subvention MMD du Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires (ICMPD).
Ahoua KIENDREBEOGO/OuagaNews.net