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Mali-Côte d’Ivoire : transcender les incompréhensions

Les présidents togolais, Faure Gnassingbé, ghanéen, Nana Akufo-Addo et gambien, Adama Barrow, mandatés par la CEDEAO, sont attendus ce jeudi 29 septembre 2022, à Bamako, la capitale malienne. Ils devraient échanger avec les autorités maliennes sur l’épineuse question des 46 militaires ivoiriens détenus à Bamako.

Arrêtés au mois de juillet 2022 à l’aéroport de Bamako, alors qu’ils venaient dans le cadre d’opérations de la force onusienne, MINUSMA, leur cas a pris une dimension conflictuelle entre les deux pays voisins. Les autorités maliennes détiennent et qualifient les militaires ivoiriens de mercenaires, un vocable qu’Abidjan ne veut pas entendre. La justice a même pris en charge leur dossier.

En dépit de quelques médiations pour désamorcer la bombe, rien ne semble plier Bamako, à part la libération des deux soldates qui faisaient partie du groupe des 49 militaires. Constatant l’enlisement du différend entre les deux voisins, la CEDEAO a cru bon d’envoyer une mission au Mali pour convaincre le président malien, Assimi Goïta, de libérer les soldats ivoiriens.

Au regard de la tournure que prend l’affaire, d’autant plus Bamako exige l’extradition de Maliens résidant en Côte d’Ivoire et qui sont poursuivis par la justice de leur pays, il est à parier que les pourparlers vont prendre du temps.

Le ton du discours musclé du Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, à la tribune de l’ONU, dans lequel il n’a pas été tendre avec la CEDEAO et certains chefs d’Etat comme le président ivoirien Alassane Ouattara, présage qu’il sera difficile pour les trois émissaires mandatés d’obtenir gain de cause.

En tous les cas, il serait improductif pour la Côte d’Ivoire et le Mali qui sont liés par l’histoire et la géographie, de s’éterniser sur un malentendu. Le contexte et le moment sont mal choisis pour se livrer à des querelles inutiles. Aujourd’hui, au-delà du Sahel, c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui est sous la menace terroriste.

Toutes les initiatives devraient tendre vers la lutte contre ce fléau qui déstabilise les Etats. Bamako et Abidjan doivent comprendre que c’est le renforcement de leurs relations de bon voisinage qui importe, en ce moment. Il serait inopportun d’entretenir des rivalités stériles, alors que les priorités sont à l’union et à la solidarité devant un monstre sans pitié qui charrie toutes sortes de menaces.

Il serait de bon ton que Assimi Goïta soit perméable aux sollicitations de ses trois pairs mandatés. Dans toute situation, il faut donner la chance au dialogue pour permettre d’arrondir les angles. Ceux qui attisent le feu de part et d’autre, entre la Côte d’Ivoire et le Mali ignorent les liens séculaires qui unissent les deux peuples.

Ce qui importe, c’est le juste un compromis qui permettra aux deux Etats de raffermir leurs relations dans le sens de l’intérêt mutuel. Les autorités ivoiriennes et maliennes doivent transcender leurs divergences pour fédérer leurs énergies face au défi sécuritaire qui plombe bon nombre d’initiatives de développement dans la sous-région ouest-africaine.

Ahmadou Bayala/Ouaganews

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