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Fasofoot/Problématique de financements des clubs : Stade du 4-Août, l’exemple qui devrait faire tâche d’huile

A la faveur des éliminatoires de la coupe du monde 2026, le Burkina Faso, dans son stade relooké du 4-Août, recevait l’Egypte le 9 juin dernier. Les Etalons avaient été tenus en échec (0-0) par les Pharaons. Ce n’est pas le résultat qui nous intéresse, mais les retombées financières de la rencontre. La Fédération burkinabè de football, a révélé ce que le stade a engrangé comme recettes : 92 637 000F. Une recette inédite d’une rencontre sportive au Burkina, et cela mérite que l’on s’y attarde, et revoir la problématique de financements des clubs de football.

Le financement des clubs de football au Burkina se pose avec acuité. Et là il faut s’interroger sur les sources de financements des équipes. Il faut comprendre par financements, toutes les initiatives pouvant générer des retombées financières pour le club. Et ces sources sont nombreuses. L’exemple des recettes du stade du 4-Août, achève de convaincre que les recettes des entrées au stade constituent la première source, c’est-à-dire la billetterie.

On ne peut pas comparer les recettes d’un match de l’équipe nationale à celles d’un club. Et même pour cet exemple-ci du stade du 4-Août, il y a eu des concours de circonstances, l’affluence du 9 juin a été énorme, parce que non seulement, les gens sont venus pour redécouvrir l’enceinte relookée du stade, et en plus parce que les Etalons recevaient un gros calibre, l’Egypte, avec ses stars comme Mohamed Salah et autres.

Avec cette énorme recette engrangée, on se rend compte qu’il y a quand même un manque à gagner, depuis les quatre années de fermeture du stade. Les Etalons ont eu à disputer à l’extérieur près de six matchs, même si on revoit à la baisse l’affluence à cinquante millions par match, on aurait perdu environ 300 millions de francs. Chaque week-end, les clubs jouent le championnat national, soit en recevant ou en se déplaçant, si l’affluence était bonne, les clubs engrangeraient des recettes substantielles, mais malheureusement, les matchs du championnat se jouent quasiment devant des gradins vides.

Pourquoi cette désaffection du public ? Sûrement à cause du spectacle servi, les joueurs ont donc tout  intérêt à hausser le niveau de leurs prestations pour attirer les spectateurs au stade. La billetterie il faut y insister est primordiale et devrait constituer la première source des revenus pour les clubs. Parmi les autres sources de financements pour le club, on peut citer les cartes de membres. Et là aussi, on tombe des nues, combien de supporters peuvent exhiber leurs cartes d’appartenance à un club ?

Pour le cas du Burkina, l’EFO est le club le plus populaire, si chaque supporter bleu et blanc pour parler des couleurs du club avait sa carte, ne serait-ce qu’à 500F, c’aurait été une bouffée d’oxygène pour le club, en fait on est supporter de par la bouche, mais non pas dans les faits. Pour remédier à cela, les comités de supporters doivent abattre un grand travail de sensibilisation des supporters. Non seulement il faut que les supporters aient des cartes d’adhésion, et aussi être au stade quand le club joue, parce que chaque supporter doit être un actionnaire du club.

Il y a aussi la vente des maillots et des gadgets du club. Là aussi il y a un manque à gagner, combien de clubs au Burkina peuvent se targuer de vendre mille maillots au cours de la saison, quand on sait que l’équipement constitue en lui-même un problème pour le club, à fortiori imprimer un grand nombre de maillots ? La vente des joueurs est aussi une source d’entrées financières, l’exemple tout récent est le cas de Dango Ouattara en Premier league, avec des retombées pour son club formateur Majestic FC.

Il y a les espaces publicitaires, pour ne pas dire le sponsoring, les effigies sur les maillots, des panneaux publicitaires, des publicités sur les matériels roulants comme les transports en commun, etc. Les sponsors ne se bousculent pas pour les clubs au Burkina, tout simplement à cause du bas niveau du championnat national. Un club qui veut vraiment s’autonomiser se doit de prospecter des sources de financement endogènes, en attendant des aides sporadiques d’éventuels mécènes. Autrement dit le football moderne est devenu un business, une industrie, quand on voit les stades bondés dans les championnats européens, on s’en convainc.

Barthélemy KABORE

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