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Mali/gestion des deniers publics sous l’ère IBK : volonté de justice ou manœuvre politique ?

La justice malienne a décidé ces derniers jours, de rouvrir certaines affaires qui étaient classées sans suite en 2018, sous la présidence de Ibrahim Boubacar Keïta. Le procureur général près la Cour suprême, Mamadou Timbo, a pris la responsabilité de remettre au goût du jour le dossier de l’achat de l’avion présidentiel à près de 20 milliards de FCFA et celui des contrats de plusieurs dizaines de milliards de FCFA passés par le gouvernement, pour la fourniture d’équipements militaires.

Dans le viseur, plusieurs ministres, (Soumeylou Boubeye Maïga, ancien premier ministre, serait déjà sous mandat de dépôt), conseillers du président IBK et des hommes d’affaires. « Des enquêtes complémentaires ont été menées, et les ministres qui devaient être entendus l’ont été », a indiqué le procureur général. Cette volonté de faire la lumière sur ces dossiers emblématiques qui avaient fait les choux gras de la presse à l’époque, suscite de nombreuses questions dans l’opinion malienne.

S’agit-il d’une volonté réelle de rendre justice ? Est-ce une manœuvre politique pour écarter de potentiels candidats à la présidentielle de février 2022 ? En tous les cas, les commentaires vont bon train au bord du fleuve Djoliba. L’on peut se réjouir, si l’intention de l’appareil judiciaire est de travailler à faire jaillir la vérité sur la gestion des deniers publics sous l’ère IBK.

Ce serait rendre justice quelque part, à ces Maliens qui sont sortis pour mettre fin au régime du président IBK qui était accusé de corruption et de gabegie. Sur la même lancée, ce sera un avertissement à ceux qui vont présider aux destinées du Mali que les crimes économiques et la mauvaise gestion des deniers publics ne sauraient rester impunis.

Dans cette optique, l’appareil judiciaire mérite d’être soutenu et encouragé dans la partition qu’elle joue en faveur d’une gouvernance vertueuse. Les juges devraient travailler donc, en toute indépendance, à élucider ces différentes affaires.

Mais si, comme le susurrent certains leaders politiques, il s’agit d’une manœuvre pour les autorités de la Transition d’utiliser la justice pour s’attirer la sympathie de l’opinion, ce serait un véritable discrédit qui serait jeté sur l’institution judiciaire malienne.

Vouloir passer par la justice pour écarter d’éventuels challengers, aux  échéances électorales à venir ou se faire aimer du peuple, serait simplement un cinglant déni de la démocratie. Dans cet épisode qui est ouvert, la justice joue sa crédibilité et son indépendance vis-à-vis du pouvoir.

C’est pourquoi elle devrait travailler avec rigueur et professionnalisme, à ce que les suspicions qui planent sur elle se dissipent d’elles-mêmes. Si elle se laisse inféoder par le pouvoir, il va de soi que son image sera écornée à jamais. Il sied donc, pour l’institution judiciaire de faire preuve d’objectivité, afin que son honneur soit sauf. Saura-t-elle tirer son épingle du jeu ? Le temps nous le dira.

Ahmadou Bayala/Ouaganews

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