Les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations Maroc 2025, viennent de disputer leurs 3e et 4e journées. Contre le Burundi, les Etalons ont fait le plein de points, deux matchs, deux victoires. Avec désormais 10 points + 7, ils sont d’office qualifiés pour la phase finale, et ce, à deux journées de la fin des éliminatoires. Si les Etalons ont cravaché formidablement, l’on note cependant un fait notable, le retour d’éléments-clés, Bertrand Traoré, Issoufou Dayo et Hervé Koffi. Commentaire.
Après les sélectionneurs Paulo Duarte, Kamou Malo, Hubert Velud, ces cinq dernières années, les Etalons du Burkina sont sous une nouvelle ère avec un nouveau sélectionneur, en l’occurrence Brama Traoré, natif du pays. Pour sa toute première conférence de presse après sa nomination, Brama Traoré avait fait fort, en déclarant qu’il ne comptait pas faire appel aux trois capitaines des Etalons, Bertrand Traoré, Issoufou Dayo et Hervé Koffi.
Pourquoi de telles évictions d’entrée ? Indiscipline, volonté de tester un nouveau système sans ces cadres, rajeunissement de l’effectif, injonctions de non-sélection ? Et patati ! et patata ! Nous ne faisons pas de procès d’intention à qui que ce soit, ce que nous tenons à saluer, c’est le retour des cadres de la sélection. Si Hervé Koffi, lui, avait été convoqué pour le premier match officiel des éliminatoires contre le Sénégal, mais n’avait pas pu répondre au final, pour raison de blessure, les deux autres n’avaient pas été convoqués, idem pour le second match contre le Malawi, mais cette fois, Koffi était là.
Pour le troisième match contre le Burundi, et ironie du sort, il a coïncidé avec la prise de fonction de la nouvelle équipe fédérale présidée par le colonel-major Oumarou Sawadogo, Bertrand Traoré et Issoufou Dayo ont été convoqués et ont répondu présent. Les non-convocations des trois joueurs avaient suscité des levées de boucliers, aussi bien au sein de la presse sportive que de l’opinion publique, les pro Bertrand-Dayo-Koffi d’un côté, et les contempteurs de l’autre. Ce que vient de vivre la sélection des Etalons, n’est pas un cas isolé.
Après la CAN Cameroun 2021, Pierre Emerick Aubameyang des Panthères n’était plus convoqué en sélection, mais il est de retour aujourd’hui. Ceci pour dire que ne pas être convoqué, ne signifie pas ne sera plus jamais convoqué. Là où il faut que les gens comprennent : rajeunir une équipe ne signifie pas balayer d’un trait les anciens et faire monter les jeunes. Le comprendre ainsi, ne rend d’ailleurs pas service aux jeunes, qui seront là sans boussole.
Le rajeunissement d’une équipe se fait de manière progressive, les jeunes ont besoin à leurs côtés les anciens pour apprendre, grandir et gagner en confiance. Il faut faire un savant dosage. Au sein des Etalons, Bertrand Traoré 29 ans, est le plus ancien, normal car c’est un joueur qui, grâce à son talent précoce, a intégré très jeune l’équipe nationale (17 ans), donc ne confondons pas ancienneté et talent et il le prouve. Il a encore quelque chose à apporter à l’équipe nationale. Pareil pour Hervé Koffi, 28 ans qui a été appelé à 19 ans, en sélection.
L’union sacrée autour d’une équipe a un pouvoir métaphysique, en ce sens qu’elle amène tout le monde autour de l’équipe à regarder dans la même direction, à formuler les mêmes vœux pour l’équipe. Une anecdote : derrière la chevauchée fantastique des Etalons à la CAN Afrique du Sud 2013, se trouve un grand travail de rassemblement, de réconciliation, fait en amont par le ministre des Sports d’alors le colonel Yacouba Ouédraogo. Qui ne se rappelle pas des deux camps ennemis de supporters des Etalons : feu Noufou Ouédraogo et Mahamadi Kouanda.
Le ministre Yak avait réussi la prouesse de rapprocher les deux camps dans la perspective de la CAN. Il a réussi à faire l’union sacrée autour des Etalons et le résultat, les Etalons sont arrivés en finale. Autant dire que les acteurs que sont les joueurs ont besoin d’une sérénité autour d’eux pour mieux s’exprimer. Lors du match de gala entre la présidence et les Etalons, le président Ibrahim Traoré avait insisté dans ses échanges avec eux sur la nécessité d’une symbiose dans l’équipe, l’humilité et le bannissement des égos, parce que sans ces vertus, une équipe, aussi talentueuse individuellement soit-elle, ne peut obtenir des résultats probants.
Les Etalons seront donc à Maroc 2025. Reste maintenant la résolution diligente de la finition du stade du 4-Août, afin que les Etalons retrouvent la chaleur de leur public, le 12e joueur qui leur manque depuis plus de trois ans. Le ticket de Maroc 2025 est en poche, par contre dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, les choses se compliquent pour les Etalons. Ils sont 3es du groupe A à 5 points de retard des Pharaons d’Egypte leaders. C’est un groupe à 6 pays, et seul le premier est qualifié. Vivement l’union sacrée autour des Etalons !
Barthélemy KABORE
Collaborateur/Ouagnews.net