Ce mardi 8 juillet 2025, à Ouagadougou, s’est ouvert un atelier stratégique pour élaborer un plan d’action anticipatoire. Regroupant acteurs gouvernementaux, experts météorologiques, humanitaires et représentants de la société civile, cette rencontre vise à renforcer la préparation et la réponse rapide aux catastrophes liées aux fortes pluies, afin de mieux protéger les populations vulnérables.
Alors que le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire persistante, le pays doit également relever des défis majeurs liés aux changements climatiques et à l’insécurité alimentaire. Ces problématiques touchent particulièrement les zones rurales, où l’agriculture et l’élevage constituent les principales sources de subsistance.
Dans ce contexte, les prévisions climatiques du Plan national d’adaptation aux changements climatiques (2024-2028) sont préoccupantes. Elles annoncent une augmentation de la fréquence et de l’intensité des inondations, pouvant affecter jusqu’à 2 millions de personnes à travers le pays. Face à ces risques accrus, des actions préventives s’imposent.
C’est dans cette optique qu’un atelier de quatre jours sur l’action anticipatoire a été lancé. L’objectif principal est de renforcer la capacité du pays à répondre de manière proactive aux chocs climatiques, notamment les inondations, afin de limiter leur impact sur les moyens de subsistance et les besoins humanitaires.
Durant cet atelier, les participants issus de différentes institutions publiques, partenaires techniques et financiers, et organisations humanitaires seront appelés à identifier les défis spécifiques du Burkina Faso en matière d’action anticipatoire face aux inondations. Il s’agira notamment de définir les modèles de déclenchement des actions anticipatoires, d’identifier des activités à mettre en œuvre en amont d’une catastrophe, élaborer un premier draft du cadre d’action anticipatoire pour les inondations, en tenant compte des réalités locales et des contraintes de gestion des risques et mettre en place une feuille de route pour la finalisation de ce cadre.
« C’est un cadre opportun pour identifier les déclencheurs et seuils d’alerte pertinents pour les inondations, ainsi que les activités anticipatives efficaces. C’est une occasion précieuse de partager nos connaissances, d’identifier les défis spécifiques rencontrés et de concevoir des solutions adaptées aux réalités locales », a souligné Vedaste Karima, chef de bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (UN-OCHA).
Au-delà des échanges techniques, l’atelier entend favoriser une synergie entre les différentes expertises et les données scientifiques disponibles. Le but est de développer un dispositif d’action anticipatoire qui soit à la fois opérationnel, réaliste et durable.
Le directeur de cabinet du ministre en charge de l’Agriculture, Alassane Guiré a, pour sa part, exhorté les participants à s’impliquer pleinement dans les travaux. « Je vous invite à une participation active aux travaux et surtout à des échanges francs, constructifs et orientés vers l’action dans un esprit de partenariat et de coresponsabilité, afin de rendre disponible un document de qualité dans les meilleurs délais, et ainsi renforcer l’efficacité de notre dispositif de gestion des risques de catastrophes liées aux inondations », a-t-il déclaré.
À l’heure où les effets du climat se font de plus en plus sentir, une réponse proactive et coordonnée apparaît comme une nécessité pour protéger les populations vulnérables du Burkina Faso. Cet atelier constitue une étape essentielle vers l’opérationnalisation d’un mécanisme efficace d’alerte précoce et de réponse anticipée aux catastrophes naturelles.
Ahoua KIENDREBEOGO/OuagaNews.net