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Burkina : les forces spéciales françaises parties et après ?

Les autorités françaises ont répondu favorablement à leurs homologues burkinabè qui ont demandé le départ de la force Sabre basée à Ouagadougou. « Nous avons reçu formellement la dénonciation, par le gouvernement burkinabè, de l’accord de 2018 relatif au statut des forces françaises présentes dans ce pays.

Conformément aux termes de l’accord, la dénonciation prend effet, un mois après la réception de la notification écrite. Nous respecterons les termes de cet accord en donnant suite à cette demande », a réagi le ministère français des Affaires étrangères, hier mercredi 25 janvier 2023.

Pouvait-il en être autrement ? Absolument pas ! A partir du moment où le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, avait donné les clarifications qu’attendait le président français, Emmanuel Macron, sur la décision d’acter le départ de Sabre de Ouagadougou, Paris n’avait d’autre choix que d’accéder à cette requête. Désormais, c’est une autre page qui s’ouvre en termes de coopération militaire entre la France et le Burkina.

Dans leur volonté de compter sur leurs propres forces pour venir à bout du terrorisme, les nouvelles autorités burkinabè ont trouvé que la présence des forces françaises n’était plus une nécessité. Toutefois, ce départ ne signifie pas une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Si Paris s’est résolu à ne pas entretenir un bras de fer sur cette décision, cela sous-entend qu’il ne souhaite pas à vivre une situation identique à celle du Mali où le divorce est consommé.

La coopération qui embrasse plusieurs axes peut se poursuivre entre les deux pays sans anicroches. La France, au regard des relations difficiles qu’elle a dans certains pays d’Afrique francophone, est désormais dans une posture de prendre véritablement en compte le nouveau paradigme qui se met en place.

Du côté burkinabè, l’on attend ce qui adviendra les prochains jours, d’autant plus que la question de la présence du groupe russe Wagner est sur toutes les lèvres. Va-t-on assister à un déploiement de Wagner au Burkina, après le départ des forces françaises du Burkina. Les autorités devraient présenter les contours du renforcement du partenariat avec la Russie, depuis un certain temps.

Les citoyens attendent d’être situés sur cette question, devoir de transparence oblige. Si le départ de Sabre équivaudrait à la venue de Wagner au Burkina, l’on se sera tiré une balle dans le pied dans cette volonté d’affirmation de notre souveraineté. Comme les autorités l’ont signifié, la vision du Burkina vise à compter sur ses propres capacités, l’on ose espérer qu’elles seront fidèles à cette démarche.

La lutte pour la souveraineté doit s’assumer sans ambiguïté. Ce serait une grosse aberration que de s’aliéner d’autres partenaires qui, il faut le dire sans ambages, prêchent aussi pour leurs intérêts.

Ahmadou Bayala/OuagaNews

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