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G5-Sahel : s’achemine-t-on vers une nouvelle approche sécuritaire ?

Réunis les 31 août et 1er septembre 2021 à Niamey au Niger, les cinq ministres de la défense du G5-Sahel ont appréhendé la situation sécuritaire délétère, ces derniers temps dans l’espace.Au moment où la force Barkahane va subir une reconfiguration pour se transformer en une force européenne, la nécessité d’envisager une autre stratégie plus adaptée à la lutte contre l’hydre terroriste s’impose avec une urgence prégnante.

Le contexte sécuritaire actuel très dégradé dans la zone des trois frontières (Mali, Burkina, Niger) appelle à revoir la thérapie jusque-là appliquée. Une adaptation des stratégies sécuritaires face à un ennemi qui semble avoir mobilisé des ressources est plus qu’impérieuse.

A cette réunion, les ministres de la défense du G5-Sahel et les chefs d’état-major des armées ont décidé d’accorder une priorité aux opérations bilatérales et multilatérales et d’impliquer davantage les populations dans cette quête de sécurité essentielle. Face à la porosité des frontières, conjuguée à une bonne maîtrise du terrain par les groupes terroristes, il convient de renforcer et de mutualiser les efforts pour mieux agir.

En coordonnant des actions conjointes de part et d’autre, les forces armées régulières finiront par désorganiser les terroristes et prendre l’avantage de l’occupation du terrain.  Dans une guerre qui demande encore plus de moyens, les armées du G5- Sahel n’ont d’autre choix que de mettre l’accent sur les opérations conjointes.

A l’aune de cet attelage, l’on peut espérer des résultats concrets sur le terrain. L’opération Taanli I, menée conjointement par le Burkina et le Niger, en début juin 2021, dans une partie de la zone des trois frontières, a permis de réduire la capacité de nuisance des terroristes et autres malfaiteurs qui écument ladite zone. L’on se rappelle qu’un important lot d’armes, de munitions, d’engins roulants et de carburant avait été saisi, au cours de cette opération.

A la priorisation des opérations conjointes, il faudra leur adjoindre une dimension qui s’inscrive dans la durée. Les retombées véritables d’une opération conjointe ne peuvent être capitalisées que par une présence militaire permanente dans la zone d’intervention.

En maintenant, pour une certaine période, cette présence, cela participe, non seulement à une meilleure connaissance du terrain, mais aussi à l’adhésion des populations à la lutte contre la nébuleuse terroriste.

La nature de cette guerre implique une franche collaboration de la population. Jusque-là, au regard des ramifications que les groupes terroristes entretiennent dans les localités où ils sévissent, il importe de renverser cette tendance en promouvant des initiatives qui participent à faire des populations des alliées inconditionnelles contre ces aventuriers criminels.

Si les groupes terroristes ont encore des facilités à se ravitailler en provisions, carburant et autres ressources, c’est parce que quelque part, ils arrivent à abuser de la crédulité de certaines personnes.

A la dimension militaire, il faudrait déployer une stratégie qui va permettre de déconnecter certains liens ancrés au sein des populations qui sont souvent des otages qui s’ignorent. Une certitude imparable : le G5-Sahel n’a d’autre choix que d’assumer ses responsabilités dans ce combat contre le terrorisme. En prenant l’engagement de se remobiliser, il est à parier que les échos se feront sentir sur le terrain.

Ahmadou Bayala/Ouaganews

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