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Accords de défense Mali-France : Bamako veut leur relecture

Le lit de la discorde entre les autorités de la Transition malienne et la France se creuse chaque jour, davantage. Depuis l’histoire de l’intervention de militaires russes au Mali, les choses vont de mal en pis entre les deux partenaires. Cette fois-ci, Bamako veut simplement relire les accords de défense avec la France.

Le Premier ministre malien, Choguel Maïga, a littéralement remis en cause lesdits accords qui désavantagent son pays. « Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un Etat qui ne peut même pas survoler son propre territoire sans l’accord de la France », a-t-il indiqué.  Ainsi, les responsables de la junte au pouvoir au pays de Modibo Keïta veulent se défaire de la tutelle trop pesante de l’ancien colonisateur.

Les autorités françaises veulent gagner du temps dans ce processus de renégociation desdits accords de défense. Du côté de Paris, on lambine pour se pencher sur la requête de la partie malienne, transmise depuis fin décembre 2021. Pour Bamako, les accords de défense qui avaient été signés le 11 janvier 2013, au début de l’opération militaire française Serval, sont à revoir, au regard du contexte de tensions entre les deux Etats.

La relecture des accords de défense est née du fait que les autorités maliennes estiment que la France s’ingère de manière incongrue dans les affaires intérieures d’un pays souverain.   Bamako voit la main de la France derrière la coalition des 15 pays occidentaux qui s’opposent au déploiement des militaires russes au Mali et son influence dans les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le pays.

Pourquoi depuis l’arrivée de la junte au pouvoir, les tensions s’intensifient entre Bamako et Paris ? Plusieurs conjectures permettent de répondre à cette question. En premier, la trop longue présence de la force française Barkhane au Mali, alors que les groupes terroristes continuent d’écumer le pays et ses voisins en toute impunité.

Le fait pour Bamako de vouloir diversifier ses partenaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, notamment la Russie, a plus que révulsé Paris. D’ailleurs, les autorités françaises n’hésitent pas à qualifier les militaires russes censés intervenir au Mali de mercenaires. Pour Paris, la présence de mercenaires au Mali serait une menace aux droits humains.

Dans ce jeu d’intérêts stratégiques, le ton des autorités françaises à l’endroit de leurs homologues maliens s’est fait quelques fois condescendant. Ces dérapages langagiers ont poussé les autorités maliennes à un sursaut d’orgueil. Son paternalisme a plus qu’irrité les autorités maliennes. Même si elles sont venues au pouvoir par un coup d’Etat, à partir du moment où elles représentent la nation malienne, elles méritent d’être traitées avec les égards qui conviennent.

Au-delà de ces considérations, il faut reconnaître à la junte malienne sa volonté de faire le deuil de certaines pratiques qui n’honorent pas leur pays en tant qu’Etat souverain. En dépit de ces incompréhensions, il convient de maintenir le dialogue pour trouver le juste compromis. Quoiqu’on dise, les nations, petites ou grandes, ont besoin de coopérer pour affronter les défis présents et futurs.

Ahmadou Bayala/OuagaNews

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