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Affaire des 46 militaires ivoiriens : finalement, la médiation est l’ultime espoir

Finalement, c’est par la médiation menée par le président togolais, Faure Gnassingbé, que l’affaire des 46 militaires ivoiriens soupçonnés d’être des « mercenaires » détenus au Mali depuis juillet, et condamnés le 30 décembre 2022 à 20 ans de réclusion criminelle, pourrait connaître son dénouement.

Alors que certains pronostiquaient leur acquittement à l’issue de leur procès, ils ont été déclarés coupables, au grand dam de leurs proches et des autorités ivoiriennes, « d’attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté extérieure de l’État », « détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre […] ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur. »

L’ultimatum de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui avait donné jusqu’au 1er janvier 2023 à la junte malienne pour libérer les détenus, n’a pas pesé dans le verdict de la Cour d’assise de Bamako. Abidjan qui n’a jusque-là, pas commenté la décision de la justice malienne fonde son espoir sur la médiation pour refermer ce dossier qui obscurcit le ciel entre le Mali et la Côte d’Ivoire, depuis six mois.

Le bref séjour du président togolais à Bamako, le mercredi 4 janvier 2023 et son détour par Abidjan, où il s’est entretenu également avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara, s’inscrit dans la dynamique de trouver le juste compromis sur cette affaire qui défraie la chronique. Même si rien n’a filtré du tête-à-tête entre Assimi Goïta et Faure Gnassingbé, l’on peut supposer que les deux chefs d’Etat ont dû s’entendre sur la nécessité de conclure par une paix des braves.

Le fait pour la CEDEAO de différer ses sanctions est aussi une stratégie de donner une chance à la médiation d’aboutir. Au-delà de toutes ces initiatives, le dernier mot revient au chef de l’Etat malien, Assimi Goïta de qui l’on espère une grâce présidentielle en faveur des 46 militaires. Va-t-il s’y résoudre ou pas ?

Les prochains jours nous situeront davantage. Tout compte fait, il sied pour les autorités maliennes et ivoiriennes de privilégier les relations de bon voisinage qui ont toujours prévalu entre les deux pays. Il est improductif de vouloir pinailler sur une affaire qui, disons-le, a été alimentée par des considérations d’ordre politique, au risque de compromettre des chantiers de développement communs entre le Mali et la Côte d’Ivoire.

Il est important que les deux parties sachent se mettre au-dessus des « effervescences irrationnelles » charriées par certains panafricanistes autoproclamés qui ont trouvé dans cette affaire, de quoi mettre le feu aux poudres en surfant avec manichéisme sur les réseaux sociaux. Maliens et Ivoiriens n’ont aucun intérêt à se regarder en chiens de faïence.

Les contradictions sont une partie intégrante des relations entre les hommes et les Etats, mais elles ne sauraient constituer des obstacles à leurs élans de coopération.  Les hommes comme les Etats sont appelés à les dépasser pour mettre en avant ce qui raffermit les liens, le sens de la communauté de destin. C’est d’ailleurs pour cette raison que quelle que soit la difficulté, la porte du dialogue a toujours été laissée ouverte pour donner la chance de recoller les morceaux.

Le contexte dans lequel se trouve le Sahel, où l’insécurité a engendré l’instabilité politique dans certains Etats, invite les dirigeants à se focaliser sur les priorités que sur les points de discorde. Le Mali et la Côte d’Ivoire devraient donc, clore ce triste feuilleton pour appréhender ensemble, l’avenir sous d’heureux auspices.

Ahmadou Bayala/Ouaganews

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