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Affaire Ousmane Sonko au Sénégal : branle-bas d’une présidentielle

A quelques mois de la présidentielle de 2024 au Sénégal, le climat sociopolitique inquiète sérieusement. Les partisans de l’opposant, Ousmane Sonko, sont vent debout contre ce qu’ils appellent une instrumentalisation de la justice pour écarter un candidat sérieux.

Ce jeudi 16 mars, Sonko est attendu au Tribunal correctionnel de Dakar à un procès pour diffamation intenté par le ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang, qu’il a accusé de détournement de fonds. La première audience ouverte il y a un mois, a été reportée pour cause de risques de violences évidents. Deux jours avant ce jour fatidique, les villes et campagnes sénégalaises sont en ébullition.

Depuis que Ousmane Sonko fait figure de proue de l’opposition politique sénégalaise, ses ennuis avec la justice ne font que s’accumuler. Après l’affaire de tentative de viol sur la personne d’Adji Sarr, c’est désormais, un autre dossier qu’il doit affronter.

Au regard de ce que l’on peut considérer dans une certaine mesure comme un acharnement, ce sont les enjeux de la présidentielle de 2024 qui sont en train de se manifester, crispant sérieusement l’atmosphère sociopolitique.

Les velléités du président Macky Sall de rempiler pour un troisième mandat se laissent percevoir de façon insidieuse, à travers la justice. Même si tout relève pour le moment, du conditionnel quant à une énième candidature du chef de l’Etat, tout porte à croire qu’il est trop risqué voire suicidaire de se déclarer opposant sérieux à Macky Sall.

Il faut réduire les opposants  au silence pour laisser le champ libre au camp présidentiel de dérouler ses manœuvres. Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, Macky Sall n’a jamais voulu laisser ses opposants s’exprimer de manière libre sur l’échiquier politique. Karim Wade et Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar, sont passés par la case prison, parce qu’ils étaient gênants pour le camp présidentiel.

Aujourd’hui, c’est Ousmane Sonko qui est devenu la bête à abattre, afin de permettre au chef de l’Etat d’assouvir son appétit gargantuesque du pouvoir. Jamais, la démocratie sénégalaise n’a été mal en point, depuis que Macky Sall tient les rênes du pays. Cité comme un modèle de vitalité démocratique, le Sénégal est chahuté au gré des ambitions d’un seul homme.

L’issue de ce procès contre Sonko nous situera davantage sur le contexte à venir. S’il venait à être condamné, ses chances d’être retenu pour la course au fauteuil présidentiel sont compromises. Il est donc attendu de la justice sénégalaise qu’elle soit au-dessus de la mêlée, en jouant le jeu de l’impartialité et de l’équité. Si elle se laisse embarquée dans un complot politique ourdi pour écarter un candidat sérieux, elle portera une grande part de responsabilité dans les troubles qui surviendront.

Dans une Afrique de l’Ouest confrontée au péril terroriste, il faut se garder de faire basculer le pays de la Téranga dans un cycle de violences et d’instabilité. La justice doit être un rempart qui défend l’expression du pluralisme démocratique. Si elle doit être sous les ordres d’un pouvoir qui entend s’éterniser, c’est un véritable recul pour le Sénégal.

Le pays de Léopold Sédar Senghor mérite mieux que cette piètre agitation digne d’une farce de mauvais goût. Vivement que la justice sénégalaise soit du bon côté de l’histoire, en refusant d’être à la solde d’un homme et de son clan.

Ahmadou Bayala/OuagaNews

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