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[Audit ASCE 2023] SONABHY : 9,6 milliards de francs CFA d’irrégularités de gestion

L’autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE) vient de publier son rapport d’activités 2023 qui fait ressortir les conclusions de l’audit sur la Société nationale burkinabé d’hydrocarbures (SONABHY). Commandité auprès d’un cabinet d’expertise comptable privé par l’autorité, cet audit révèle des irrégularités de gestion estimées à l’ordre de 9,6 milliards francs CFA détectées aux niveaux de la gestion organisationnelle, et financière.

Deux (02) irrégularités avec incidence financière ont révélées au niveau de la gestion organisationnelle. Il s’agit de la mise en œuvre du nouvel organigramme de la société qui a conduit à la multiplication des postes de direction et de chefs de service dont le coût estimé à 192 millions de francs CFA annuellement. De plus ce nouvel organigramme n’était pas en adéquation avec les missions de la société. La seconde est relative à une situation irrégulière non conforme à un contrat d’assurance qui a engendré un surplus de contrat d’indemnités de fin de carrière (IFC) versé de 510 millions de francs CFA.

Au niveau de la gestion financière, les irrégularités sont relatives au chiffre d’affaires (CA), à l’achat spot, aux formations et aux autorisations du Conseil d’administration (CA).

Au niveau du volume d’activités, il a été impossible pour l’auditeur de recouper les CA entre le service de comptabilité et la direction commerciale. Des livraisons effectuées par la SONABHY à la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) d’une valeur globale de 5,4 milliards n’ont pas été facturées.

Quant à l’achat spot qui consiste à saisir une opportunité qui s’offre à la société selon le besoin du moment, la qualité du produit et surtout la prime du fournisseur. Sa revue a révélé que ce mode d’achat était souvent plus cher que les achats par appels d’offres. En effet, certains achats spot ont été réalisés avec des primes supérieures à ceux des structures fixées par le comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures. Le manque à gagner est estimé à 3,4 milliards de francs CFA à ce niveau pour la société.

S’agissant de certaines formations administrées à l’international, il est ressorti de l’audit qu’elles ont été faites par des entreprises de droit burkinabé qui auraient pu les réaliser au Burkina. Les coûts de ces formations sans compter les frais de déplacement, de logement et de prise en charge des bénéficiaires s’élèvent à 97,5 millions de francs CFA.

Enfin, l’audit a révélé que des autorisations du conseil d’administration requises pour des dons et contributions d’un montant de 10,4 millions de francs CFA décelées n’ont pas toujours été fournies.

Wandaogo Moussa/Ouaganews

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