L’ASCE vient de publier son rapport d’activités 2023 qui fait ressortir les conclusions de l’audit sur la compagnie Air Burkina. Cet audit conduit avec la contribution d’un cabinet d’expertise comptable privé a permis de déceler des irrégularités dans la gestion organisationnelle, financière et comptable de cette société. A l’issue de l’audit de Air Burkina, il ressort une incidence financière de l’ordre de 1,2 milliards francs CFA.
Au plan organisationnel, l’audit a relevé l’inadaptation du système d’information et l’inexistence des comités de risques et d’audit au sein du Conseil d’Administration et l’incohérence des statuts avec la situation actuelle de l’actionnariat de la société. De plus une variation des indemnités de chaque administrateur sur des exercices différents entraînant une incidence financière de 5,6 millions de francs CFA. De plus, il y’a une absence de la cartographie des risques, d’un plan stratégique de développement de la compagnie sur plusieurs exercices et d’un plan de carrière de la société.
Sur le plan comptable, une dissipation du patrimoine foncier et immobilier de la société « Air Burkina » a été constatée lors d’une mission d’investigation en 2017 d’une parcelle de la société d’une superficie 1 350 mètres carrés au profit de la société « SYA PARTICIPATION » pour une incidence financière 23,5 millions francs CFA.
Au cours de l’exercice 2020, la compagnie a procédé à des sorties d’immobilisations de son patrimoine d’un montant de plus de 1 milliard francs CFA sans preuves d’autorisation de sortie de ces immobilisations par les instances de décisions de la compagnie, un écart de conversion d’un montant de 69,6 millions francs CFA a été constaté dans le poste « Autres dettes » au niveau du bilan et une absence de pièce comptable relative à la détermination de la cotisation de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) du mois de janvier d’un montant de 18,4 millions francs CFA. Les charges de révisions des avions encourues en raison des heures de vols réalisés ne sont pas rattachées à chaque exercice.
Par ailleurs, des indemnités de session ont été servies à certains membres de la Direction de la société qui ne sont pas administrateurs de la société. Le montant cumulé des indemnités versées au personnel s’élève à 5 600 000 FCFA. Des créances administratives de 105,2 millions francs CFA relatif aux affrètements ont été détecté et des créances clients de 46 218 717 F CFA sont passées en pertes sans justificatifs
En ce qui concerne la gestion financière, les constats sont que des ordres de mission non visés ou cachetés par les autorités compétentes à l’arrivée et au retour des missions et ceux du ministre en charge des transports à l’époque ont été irrégulièrement signés par le directeur général de Air Burkina. Une indemnité spéciale de départ à la retraite sans base règlementaire et des taux d’intérêt de Dépôts à terme (DAT) inférieurs au taux de 6,5% ont été utilisé pour rembourser les titres émis par l’Etat. Enfin, il a été constaté l’absence d’un manuel de procédure écrite relative à la procédure d’exécution des dépenses
Wandaogo Moussa/Ouaganews