À l’occasion de la célébration du 25e anniversaire de sa création, le Conseil constitutionnel a animé une conférence de presse ce lundi 21 juillet 2025, pour marquer le début d’une série d’activités commémoratives. Cette rencontre a permis de présenter les événements-phares prévus, de dresser le bilan de ses deux décennies et demie d’existence, et de tracer les perspectives.
Créé il y a 25 ans, le Conseil constitutionnel s’est imposé comme un pilier fondamental de la démocratie au Burkina Faso. Chargé de veiller à la constitutionnalité des lois et des actes du gouvernement, il a, au fil des ans, élargi la portée des droits garantis et pris des décisions juridiques majeures qui ont influencé la vie politique et institutionnelle du Burkina.
Parmi les décisions notables, figurent l’approbation de l’adhésion à l’Union africaine en 2001, la censure de lois organiques non conformes à la Constitution en 2005 et 2007, ainsi que l’interprétation du contexte sécuritaire dans le cadre de la révision constitutionnelle de janvier 2024.
Pour célébrer ce quart de siècle d’existence, plusieurs activités d’envergure sont prévues. Le point d’orgue sera un colloque international à Ouagadougou, du 29 au 31 juillet 2025, sur le thème : « Deux décennies de fonctionnement du Conseil constitutionnel : contribution à la construction de l’État de droit et perspectives ».
Par ailleurs, des tournées régionales de sensibilisation seront organisées afin de rapprocher davantage l’institution des citoyens. Une session de renforcement des capacités, en partenariat avec le Conseil supérieur de la magistrature et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), est également au programme, tout comme la publication d’un recueil de jurisprudences.
Ces initiatives visent non seulement à célébrer le passé, mais aussi à stimuler des réflexions profondes sur le rôle du Conseil dans un contexte mondial en pleine mutation, où les modèles démocratiques sont souvent remis en question.
Prenant la parole à la conférence de presse, le président du Conseil constitutionnel, Barthélemy Kéré, a salué le parcours de l’institution tout en reconnaissant des défis persistants.
« Vingt-cinq ans, c’est un tournant. Ensemble, faisons-en un tremplin vers l’avenir », a-t-il déclaré.
Il a notamment souligné l’obsolescence des textes fondateurs du Conseil, qui nécessite une adaptation à la loi organique actuelle pour renforcer son efficacité. D’autres points de réforme ont été évoqués, tels que la clarification du statut des membres, l’encadrement de l’autosaisine, ainsi que la possibilité d’un accès direct des citoyens au Conseil constitutionnel.
Dans un contexte national et régional marqué par l’instabilité politique et sécuritaire, ces réformes s’avèrent être cruciales pour que l’institution puisse continuer à jouer pleinement son rôle de garante de l’État de droit.
Ahoua KIENDREBEOGO/OuagaNews.net