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Burkina/Bilan à mi-parcours de la Transition : prêcher par l’exemple

Le président du Faso, le lieutenant-colonel, Paul Henri Sandaogo Damiba, dans son adresse à la nation relative au bilan à mi-parcours de son action, a fait un diagnostic sans complaisance de l’état de délitement dans lequel se trouve le pays. Toutes les composantes sociales ont contribué d’une manière ou d’une autre, à saper l’idéal de construction d’un Etat-nation. « La vérité est que cet état de délabrement moral concerne toutes les composantes de notre société.

Le laxisme et le clientélisme de tous genres, se sont érigés en règle dans une administration publique prise en otage par des groupuscules. Dans les faits, le service public s’est mué en système de corruption, de clientélisme et de marchandage aux antipodes de la bonne gouvernance tant prônée », a-t-il dépeint. S’il faut saluer ce constat sans concession de la situation du pays, plongé dans une grave crise sécuritaire sans précédent, il y a lieu de se donner les moyens de changer la donne pour toujours.

Le processus de sauvegarde et de restauration prôné par la junte doit impérativement s’inscrire dans cette dynamique. Comment y parvenir ? En faisant absolument preuve de responsabilité et d’exemplarité et en préservant les acquis démocratiques. Les autorités actuelles, si elles ont pris conscience des causes de notre enlisement, doivent prêcher par l’exemple pour que s’imprime une nouvelle feuille de route en faveur du sursaut national. Le diagnostic établi serait sans résonnance si l’on ne rectifie pas le tir. A commencer par certains organes de la Transition.

Le cas de l’Assemblée législative de Transition (ALT) pose problème au niveau de sa composition. Il faut le dire sans ambages, certains membres de l’ALT ne méritent pas leur place dans cette auguste assemblée. Loin de nous l’idée de faire un procès d’intention à qui que ce soit, mais il faut une certaine éthique pour représenter le peuple à certaines instances nationales. Si le choix des personnes s’est opéré avec un certain laxisme et que l’on s’en est rendu compte par la suite, il faut se raviser.

Tant que des gens de peu vertu seront promus à des responsabilités, il va de soi que l’on va éternellement tourner comme une toupie dans le cercle vicieux du tâtonnement. Combattre le clientélisme dénoncé par le chef de l’Etat passe par expurger de l’ALT des individus qui n’y méritent pas leur place. D’autre part, il y a lieu de donner de la crédibilité à la parole de l’autorité.

La polémique née de la sortie du Premier ministre sur la venue de Blaise Compaoré au Burkina ne devrait pas avoir sa place dans un gouvernement qui a pour objectif de restaurer les bonnes pratiques. L’impératif de changement tant attendu interpelle tout le monde. Mais, il appartient véritablement aux autorités de donner le bon exemple.

C’est dans cette perspective que le pays des Hommes intègres peut espérer tracer les sillons d’un avenir plus serein et plus rassembleur. Si l’on tient à restaurer l’intégrité et le mérite, il faut prêcher par l’exemple.

Par ailleurs, les autorités actuelles devraient prendre avec réserve les éloges dithyrambiques de certains leaders politiques et d’organisations de la société civile. Depuis l’avènement du nouveau régime, certains d’entre eux ayant perdu toute crédibilité se sont retrouvés de nouveaux réflexes de patriotes soucieux de l’intérêt général.

Toute honte bue, ils écument les médias pour jeter sans le moindre recul des fleurs à la junte. Une chose est sûre, ce ne sont pas les flagorneries toutes faites qui permettront de sortir le Burkina de l’ornière. C’est par une approche lucide et sincère que l’on peut aider les autorités actuelles à changer positivement la donne.

Ces agitateurs sans scrupules prêchent littéralement pour leurs intérêts bassement égoïstes. Il faudrait se garder de succomber à ces sirènes obnubilées par leurs ambitions arrivistes. Ce sont ces mêmes politiciens frappés d’une certaine myopie qui ont encouragé le clientélisme et le laxisme par le passé. A bon entendeur…

Ahmadou Bayala/Ouaganews

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