OUAGANEWS
A la UneSociété

« Les 4 leaders de la Révolution venaient chez moi » Jean Pierre Palm

Pour cette journée d’audience,  deux médecins militaires, à savoir Diebré Halidou Jean Christophe et Hamidou Kafando ont comparu devant le tribunal, de même que le gendarme Jean Pierre Palm pour les faits à eux reprochés. Les chefs d’accusation des deux médecins militaires sont « faux en écriture publique » et complicité d’attentat à la sûreté pour Jean-Pierre Palm.

Halidou Jean Christophe Diebré est le médecin militaire qui a délivré un certificat de décès deThomas Sankara dans lequel il a mentionné « mort naturelle ». Il reconnaît avoir signé trois certificats de décès.

Il note que trois mois après le 15 octobre 1987,   trois veuves sont venues le voir à la maison, un dimanche, parmi lesquelles la veuve de Sankara pour demander un certificat de décès.

Elles ont dit c’était pour arranger des dossiers à la mairie. « J’ai refusé dans un premier temps, parce que je ne savais pas ce que je pouvais marquer comme motif de décès. J’étais ami de Thomas Sankara et donc, je devais rendre ce service à cette dame.

J’ai porté la mention « mort naturelle » à la demande des trois veuves. Il reconnaît n’avoir pas obéi à la déontologie. « J’ai commis un acte humanitaire sans arrière-pensée pour venir en aide  aux dames. Est-ce-qu’il avait la pression ? Non, dira Diebré. « A l’époque, a tigui tè (il n’y a pas cette personne à l’époque, en dioula)

Quant à son collègue Kafando Hamidou il est poursuivi pour faux en écriture publique pour avoir délivré à la veuve de Bonaventure Compaoré, un certificat de décès dans lequel il a mentionné mort accidentelle.  Pour lui, au moment des faits, il ne prenait pas cela comme un problème.  » Je voulais juste aider les ayants-droit.  Je ne connaissais ni l’épouse ni Bonaventure Compaoré.

Ce qui a motivé son choix à mentionner « mort accidentelle ». Il soulignera que c’est vu les circonstances violentes. Pour maître Séraphin Somé, de la partie civile, le fait qu’il mentionne : « mort accidentelle » banalise la mort de son client Bonaventure Compaoré en homicide volontaire.

Jean Pierre Palm : « Je ne reconnais pas les faits »  

Convoqué à la barre pour répondre du chef d’accusation d’attentat à la sûreté de l’Etat, Jean Pierre Palm a déclaré qu’il ne reconnaît pas les faits. Il ajoutera qu’au moment des faits, il n’avait pas de fonction.

Au moment des faits, Jean Pierre Palm note qu’il avait été affecté à Bobo-Dioulasso et il était allé inscrire sa fille à l’école. Le 15 octobre 1987, il était chez son frère à Bilbalgho. Et ce jour-là, il avait des maux de dents.

C’est ainsi qu’un ami à lui l’a d’abord conduit chez un dentiste au stade municipal, mais ce dernier n’était pas là. On leur suggère d’aller à Zogona voir un autre dentiste. C’est arrivé au mur de ce centre sanitaire qu’ils ont entendu des tirs. Et ces tirs s’intensifiaient.

Ils se sont réfugiés dans la famille Barry où ils vont passer la nuit. Et pour cela, il dira que l’avocat Mireille Barry est son témoin. Le lendemain 16 octobre 2021, tôt le matin, il s’est rendu chez son frère. Et c’est là que l’adjudant-chef Ko l’a informé que les officiers sont demandés au Conseil de l’entente.

Entre-temps on m’a dit de rentrer dans une salle. Là je vois le commandant Boukary Lingani et Blaise Compaoré. Et c’est Lingani qui a pris la parole pour me dire qu’il y a embûche entre les hommes. J’ai demandé d’après le président Thomas Sankara. Il m’a dit qu’il est mort.

Il m’a dit de me mettre à la disposition du commandement. C’est quand je partais qu’il m’a dit d’aller voir ce qui se passe chez Ernest Ouédraogo. Le 16 novembre 1987, il a été nommé chef d’état-major de la gendarmerie. Parlant de ses liens avec les 4 leaders de la Révolution, Jean Pierre Palm dira qu’il venait tous chez lui. Et lui aussi partait chez eux.

A l’époque, on n’avait pas de liens avec Blaise Compaoré, mais il affirme que c’est lui qui a présenté Chantal à Blaise Compaoré qui est devenue plus tard, sa femme. Il soulignera au président du tribunal qu’il n’a arrêté personne. Après les faits, il indique qu’il a fait 16 ans sans travailler sous Blaise Compaoré.

On dit que j’ai amené des Blancs pour désactiver les tables d’écoute. Ce n’est pas vrai. Le commandement m’a instruit d’aller recevoir des émissaires de la France venus voir notre matériel de transmission pour procéder au changement.

A la question de savoir s’il était au courant du coup d’Etat il dira : si j’étais au courant, je n’allais pas me retrouver en jean et tapettes sans mon arme. Le parquet lui demandera s’il connaît l’affaire Kennedy. Oui, mentionnera-t-il.

Il s’agit de Cissé Drissa dit Kennedy, l’un des premiers policiers municipaux de Bobo. « Je l’ai connu avec Blaise Compaoré. Cissé était plus âgé que moi. Lors d’une discussion dans un bar avec Charles Savy, il a affirmé que Blaise Compaoré allait prendre le pouvoir en 1987. Ils ont été convoqués à la gendarmerie. Mais, mon nom n’a jamais été cité dans cette affaire ».

Moussa Wandaogo/Ouaganews

Articles similaires

CNPPC/Session 2020 : les membres dressent le bilan de 10 ans de mise oeuvre de Bagrépôle

Ouaganews

Burkina : les régies de recettes ont collecté 2 400,62 milliards F CFA en 2022

Ouaganews

« Les assaillants étaient cagoulés, sauf Otis Ouédraogo » Bossobe Traoré

Ouaganews

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.