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Réouverture des frontières terrestres ivoiriennes : un ouf de soulagement !

Ils étaient nombreux à s’interroger sur l’incongruité d’une décision qui persistait, en dépit de l’amélioration de la situation sanitaire plombée par la Covid-19. C’est avec un grand soulagement que les Ivoiriens et les populations des pays frontaliers de la Côte d’Ivoire ont appris la réouverture des frontières terrestres, ce jeudi 16 février 2023.

Fermées depuis le 22 mars 2020, pour lutter contre la propagation de la Covid-19, les frontières terrestres ivoiriennes sont restées en l’état jusqu’à cette décision prise en conseil des ministres. Quand bien même la plupart des Etats avaient rouvert leurs frontières, la Côte d’Ivoire persistait dans une indécision, au grand dam des transporteurs et des populations. La situation était particulièrement ressentie au Burkina où bon nombre de ses ressortissants résident en Eburnie.

Las d’attendre une réouverture des frontières terrestres, les passages clandestins étaient devenus le recours pour de milliers de personnes qui se déplaçaient de part et d’autre, des deux pays voisins. C’était une question de survie, au point qu’elles étaient obligées de débourser de fortes sommes d’argent pour voyager, négligeant au passage, les risques d’insécurité qu’une telle option comportait. Désormais, l’activité économique va reprendre de plus belle dans les localités frontalières comme Ouangolodougou et Niangolodougou situées respectivement au Burkina et en Côte d’Ivoire.

La fermeture des frontières avait littéralement plongé plusieurs personnes qui vivaient de petits commerces inhérents au trafic transfrontalier dans l’inactivité. Les quelque 300 compagnies de transport qui desservaient les deux pays, qui avaient stoppé les voyages, vont reprendre de plus belle leurs activités. C’est donc un souffle salvateur pour l’économie informelle, quand on sait le nombre inestimable de personnes qui travaillent dans ce secteur.

Cette réouverture pourrait dans une certaine mesure, faire chuter les prix de certains produits de première nécessité qui ont considérablement flambé.  Par ailleurs, la reprise normale du trafic routier entre la Côte d’Ivoire et ses voisins participe aussi à lutter contre l’insécurité.

Dans un contexte marqué par l’expansion des tentacules terroristes dans la sous-région, cette situation de frontières fermées facilitait les déplacements des groupes armés terroristes. Du fait de l’absence de contrôle aux frontières, ces malfaiteurs profitent des passages clandestins pour s’adonner à leur sale besogne dans l’un ou l’autre Etat voisin.

Cette nouvelle donne va permettre un tant soit peu, aux forces de défense et de sécurité de mieux mailler le terrain, afin de filtrer les entrées et les sorties des personnes. De ce fait, cela nécessite une coopération transfrontalière qui va, non seulement favoriser un échange de renseignements sur les mouvements suspects, mais aussi lutter efficacement contre les groupes armés terroristes qui cherchent à s’implanter dans les pays du Golfe de Guinée.

C’est dire qu’au-delà des incompréhensions et des approches qui peuvent différer d’un pays à l’autre, les Etats voisins sont dans l’obligation de privilégier une certaine coopération qui assure la quiétude de chacun.

Dans la configuration actuelle de nos Etats, avec des frontières imposées par le fait colonial, il faut développer des initiatives intelligentes et communautaires qui permettent de consolider les liens séculaires qui ont toujours uni les peuples, depuis la nuit des temps. En tous les cas, une nation qui voudra se prévaloir d’un destin isolé n’a pas d’avenir, quelles que soient ses potentialités économiques.

L’unité africaine et la solidarité sont un impératif pour que l’ensemble de nos Etats puissent  asseoir un développement socioéconomique partagé. C’est dans une vision partagée, qui mobilise tout le monde dans un élan solidaire et fraternel que se dessinera la véritable renaissance africaine.

Ahmadou Bayala/Ouaganews

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