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Tchad : répression sanglante du pouvoir-OuagaNews

Jeudi noir est-on tenté de dire au Tchad ! Des manifestants qui s’opposent au maintien au pouvoir du président de la transition, Mahamat Déby Itno, ont été violemment réprimés à Ndjamena, la capitale et à Moundou, la deuxième ville du pays au Sud. Même si aucun bilan n’est pas encore disponible, l’on parle de plusieurs morts et de nombreux blessés parmi les manifestants.

Un journaliste qui couvrait les manifestations a perdu la vie. Avait-on besoin de tirer à balles réelles sur des citoyens qui expriment leur ras-le-bol ? Avait-on besoin de se livrer à un tel spectacle sanglant, après un dialogue national qui s’est voulu être inclusif ? Mahamat Déby Itno avait-il besoin d’inaugurer les deux ans de transition qui viennent de lui être accordés de manière sanglante ? Absolument pas ! Rien ne peut justifier cette violence sauvage contre des citoyens qui ont décidé de refuser une logique dans laquelle ils ne se retrouvent pas.

Ce qui vient de se passer ce jeudi 20 octobre 2022, augure des soubresauts dans la bonne marche de la Transition.  Le relatif capital de succès que le dialogue national a enregistré récemment, vient d’être compromis quelque part, avec cette répression sanglante contre des citoyens. Même si les manifestations avaient été interdites, il est tout de même inadmissible que l’on tire à balles réelles contre les manifestants.

C’est avec l’ensemble des Tchadiens que Déby fils peut diriger le pays, pas avec ceux qui l’acclament et travaillent à perpétuer un règne dynastique et clanique. S’il pense que c’est par la brutalité et l’absence de contradiction qu’il se maintiendra à la tête du Tchad, Mahamat Déby Itno se trompe dangereusement.

Un pays lézardé par plusieurs années d’instabilité, à cause des rébellions successives ne peut être dirigé en portant des œillères. Mahamat Déby Itno, s’il veut véritablement sortir le Tchad de cette situation désastreuse, devra être à l’écoute de tous ses compatriotes. Même de ceux qui ne partagent pas le fait qu’il soit maintenu au pouvoir.

Seule la prise en compte des aspirations de l’ensemble des citoyens permettrait à la Transition d’arriver à terme, sans encombre et de favoriser le retour à un ordre constitutionnel normal dans la quiétude.

C’est une bien triste image de lui que le président de la Transition vient de donner au monde, à travers cette débauche de barbarie contre des gens qui n’ont fait qu’user de leur devoir citoyen de désapprouver un ordre dans lequel ils ne se reconnaissent pas. Au-delà de la morve des rébellions à laquelle le Tchad est confronté, il fait également face à la violence terroriste, notamment dans la région du Lac Tchad.

La répression de ce jeudi est susceptible de creuser davantage le lit des frustrations au sein des populations qui se sentent marginalisées. Si Déby fils entend rassembler tous les Tchadiens autour d’un idéal de vivre ensemble, il devra se démarquer des agissements criminels de ses sbires qui ne lui rendent aucun service dans cet excès de zèle et de brutalité.

Une enquête avec des poursuites judiciaires doit être ouverte pour situer les responsabilités dans cette répression. Le Tchad mérite mieux que ce spectacle de violation patente des droits de l’homme, du moins du droit à la vie.

Ahmadou Bayala/OuagaNews

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