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Bossobe Traoré dit le Noiro était-il le traître du 15 octobre 1987 ?

Devant le tribunal, encore ce mercredi 03 novembre 2021, Bossobe Traoré, garde rapproché du président Thomas Sankara, est vu par le parquet et la partie civile comme celui qui a trahi le père de la Révolution burkinabè et ses compagnons. La défense n’est pas du tout de cet avis.

Pour le parquet et la partie civile, il est clair qu’un élément de la garde rapprochée du président Thomas Sankara l’a trahi, en donnant aux assaillants l’heure de la réunion à laquelle il devrait prendre part au Conseil de l’entente. Ces deux parties notent que ce Juda du 15 octobre 1987 est Bossobè Traoré. Celui que Sankara appelait affectueusement le Noiro.

Maître Guy Hervé Kam ne comprend pas pourquoi en tant que garde rapproché du président Thomas Sankara, un véhicule s’arrête devant eux et des hommes cagoulés descendent et ils ne tirent pas sur eux. Bossobè Traoré répondra en disant qu’ils ont été surpris.

L’avocat de la partie civile indiquera aussi que l’évacuation de Bossobè Traoré s’est faite comme s’il était en mission, donc à la charge de l’Etat avec des frais de mission et son salaire.

L’avocat de Bossobè Traoré , maître Maria Kanyili lui dira simplement d’envoyer cette preuve. Quant au parquet, il trouve qu’il y a des incohérences dans la version de Bossobè Traoré. Selon le rapport balistique, l’accusé a été atteint au coude par une balle calibre 7,62, donc d’un fusil kalachnikov ou HKG3 et la balle est remontée jusqu’à la main.

Cela veut dire que la balle a été tirée de dos. Or Bossobè Traoré a dit que c’était un fusil à pompe et qu’il était à plat ventre quand Otis a tiré sur lui. Il va plus loin en notant que ce sont des balles 7,62 qui ont été retrouvées dans les corps de Somda Der et Abdoulaye Gouem.

Pour le parquet, lorsqu’ils ont commencé à tirer sur eux, Bossobè Traoré n’avait besoin de dire aux assaillants qu’il était avec eux, puisque c’était connu d’avance. Pour l’agent judiciaire de l’Etat, Ouédraogo Ardjouma dit Otis ou 4 roues était un commando et tireur d’élite du CNEC et il ne pouvait pas rater Bossobè Traoré. Selon lui,  l’accusé savait ce qu’il y avait ce jour-là.

En plus de cela, il a passé 44 jours à l’hôpital. S’il était un témoin gênant, c’était l’occasion de venir terminer le travail. Le parquet est revenu sur les circonstances de l’évacuation de Bossobè Traoré en France.

Il a trouvé très curieux que le 3 novembre 1987, trois décisions sont prises le même jour pour pouvoir l’évacuer en France, alors qu’il fallait travailler à consolider le coup d’Etat.

Avant d’entendre l’accusé Belemlilga Pascal Albert, l’avocat de l’accusé, Tibo Ouédraogo, a fait une requête pour que sa comparution et celle de Demé Diakalia se fassent en présence de son client qui est malade. Recevant  cette requête, le président du tribunal a dû modifier le programme de passage des accusés et suspendre la séance du jour.

Demain, ce sera l’accusé Guebré Ali Jean Christophe qui sera à la barre. Puis, après ce sera Amadou Kafando, Jean Pierre Palm, Tondé Pascal, Diendiéré Gilbert, Belemlilga Pascal Albert, Demé Diakalia et Tibo Ouédraogo.

Moussa Wandaogo/Ouaganews

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